L’adiponectine est, comme la leptine, une protéine produite par
les adipocytes. Mais, si le rôle de la leptine dans la maîtrise des
prises alimentaires et le contrôle du poids commence à être un peu
mieux connu, celui de l’adiponectine est loin d’être clair. Les
recherches cliniques et expérimentales laissent penser qu’elle
régulerait le métabolisme des glucides et des lipides en augmentant
la sensibilité à l’insuline, interviendrait dans le développement
fœtal et exercerait une action anti-inflammatoire et
anti-athérogenèse.
Récemment, la présence d’adiponectine a été détectée dans le lait
maternel. Une équipe italienne a cherché à déterminer quelle
pouvait être la relation entre le taux sérique d’adiponectine chez
des enfants de 0 à 6 mois, nourris au sein, et le taux
d’adiponectine dans le sérum de leur mère et dans le lait
maternel.
Le taux sérique moyen d’adiponectine des 37 enfants enrôlés était
de 136,8 ng/ml, et celui des mères de 54,5 ng/ml. La concentration
moyenne d’adiponectine dans le lait maternel était de 10,08
ng/ml.
Aucune corrélation statistiquement significative n’a été retrouvée
entre la concentration d’adiponectine dans le lait maternel et le
taux sérique des nourrissons. Par contre, une corrélation à la
limite de la significativité a été retrouvée entre la concentration
sérique maternelle et le taux retrouvé dans le lait.
Le taux sérique est donc plus élevé chez les enfants que chez les
mères, sans qu’aucune corrélation n’ait été mise en évidence entre
le taux du lait maternel et celui du nourrisson. Ceci confirme le
résultat d’études précédentes qui avaient montré que le taux
sérique d’adiponectine est plus élevé chez les nouveau-nés que chez
les adultes, et décroît entre la première et la deuxième
année.
Les auteurs ne fournissent que des hypothèses pour expliquer cette
constatation.
L’hyperadiponectinémie relative des enfants pourrait être due à un
pourcentage plus élevé de tissu adipeux, et/ou à une immaturité du
système de contrôle par biofeedback de cette hormone.
Cette étude apporte une pierre à l’édifice de la connaissance de
cette hormone, qui, avec la leptine, semble porter l’espoir d’une
meilleure compréhension des phénomènes d’obésité.
Dr Roseline Péluchon