Les premières études menées chez les nageurs d’élite dans les années 80 ont été réalisées dans le but de prouver que le sport était bon pour l’asthme… Et on s’est aperçu que les nageurs avaient une augmentation de leur hyperréactivité bronchique (HRB) après l’exercice !
Des travaux ultérieurs ont montré que la prévalence de l’asthme était augmentée chez les skieurs par rapport à la population générale et qu’ils présentaient une inflammation des bronchioles à la biopsie. Ces données ont été confirmées chez la souris entraînée à l’effort et sur les chiens de course en Alaska 24 à 48 heures après la compétition. Le liquide de lavage alvéolaire de ces derniers contenait un nombre augmenté de macrophages et d’éosinophiles comparativement à celui des chiens sédentaires.
L’implication du système parasympathique avec diminution des sécrétions sudorales dans l’asthme induit par l’exercice a été proposée (Park C. Chest 2008 ; 134 : 552-558).
Plus récemment, plusieurs études ont pointé le rôle délétère de la fréquentation des piscines par les nourrissons avec augmentation des pathologies respiratoires et ORL (otites moyennes, bronchiolites, asthme).
Deux toutes nouvelles études menées en Turquie et au Royaume-Uni chez l’enfant n’ont cependant pas trouvé de relation entre piscine et asthme.
La durée d’exposition semble importante : les athlètes plus âgés ont une HRB plus importante que les plus jeunes.
Le risque est plus élevé pour les sports d’endurance (Helenius I et coll. Thorax 1097 ; 52 : 157-160).
Lors des derniers jeux olympiques de Pékin, une enquête menée sur les athlètes européens a montré une sensibilisation (prick-test cutané positif) respiratoire chez 46,4 % d’entre eux et alimentaire chez 4,7 %. Ils ont signalé avoir des difficultés respiratoires pour 36,1 % et plus étonnamment avoir eu des réactions allergiques sévères ou une anaphylaxie pour 9 %.
La présence d’une HRB était moins fréquente chez ces sportifs que chez les athlètes des jeux olympiques d’hiver à Vancouver où 45 % des sportifs étaient asthmatiques.
Dr Geneviève Démonet