SFR – Paris. Il est maintenant bien connu que le TNF alpha
(Tumor Necrosis Factor alpha) est un médiateur majeur des maladies
chroniques inflammatoires et du choc septique. Par ailleurs, les
anticorps monoclonaux anti-TNF alpha ont démontré leur efficacité
dans la polyarthrite rhumatoïde (PR). D’où l’idée de développer une
immunothérapie active par du TNF alpha humain.
Les auteurs de cette étude ont ainsi exploré la faisabilité et
l’efficacité à moyen terme de cette nouvelle voie de recherche dans
un modèle animal de PR et de choc septique utilisant des souris
transgéniques pour le TNF alpha humain (TTg). Surexprimant le TNF
alpha humain, ces souris TTg développent une polyarthrite spontanée
dès l’âge de 8 semaines. Le but de l’immunisation active était de
leur faire fabriquer des autoanticorps polyclonaux anti-TNF alpha
neutralisants.
Sept à dix souris TTg ont reçu 3 injections intramusculaires de TNFK (TNF alpha humain associé à un polymère, en l’occurrence le Keyhole Limpet Hemocyanin). Les souris témoin n’ont reçu que du KLH.
Les arthrites ont été évaluées cliniquement jusqu’à 4 mois et histologiquement après sacrifice de l’animal. Par ailleurs, chez certaines souris TTg, un choc au TNF alpha a été induit par injection intrapéritonéale de TNF alpha humain associé à de la D-Galactosamine.
La vaccination des souris TTg par le TNFK a produit un taux élevé d’anticorps anti-TNF alpha humain, neutralisant l’activité du TNF alpha. Dix jours après le dernier rappel par le TNFK, les souris étaient protégées du choc induit (p < à 0,01 versus témoin). De plus, les résultats montrent que le développement des arthrites a été limité (p<0,01) avec un retard à l’apparition de la maladie (p<0,05 versus témoin). Par ailleurs, chez les souris traitées par TNFK après apparition des symptômes cliniques, la vaccination a freiné l’atteinte articulaire (p<0,001 versus témoin). Enfin, l’étude histologique a montré que la vaccination anti-TNF alpha avait permis de réduire significativement la synovite et la destruction articulaire (p<0,001 versus témoin).
Les auteurs concluent que la vaccination par TNFK protège les
souris TTg à moyen terme d’une arthrite destructrice chronique mais
aussi d’une inflammation suraiguë (choc).
D’autres essais sont en cours pour confirmer l’effet inhibiteur de
cette immunisation active sur une maladie déjà installée ainsi que
la tolérance à long terme de cette stratégie. Si les résultats sont
positifs, le développement de cette nouvelle piste thérapeutique
pourra ainsi être envisagé.
Dr Serge Brugier