
Paris, le mercredi 16 octobre 2019 - Entre 5 000 et 10 000
pompiers professionnels, sur la quarantaine de milliers que compte
l’hexagone, ont manifesté, hier à Paris, accompagnés d'infirmiers
et d'urgentistes, avec lesquels ils partagent de nombreuses
inquiétudes et revendications.
Tous dénoncent la paupérisation des métiers de soins et de
secours, appellent à des revalorisations salariales et
pointent les dangers de la réforme des retraites à
venir.
Dans le cortège, André Goretti* décrit ainsi un système de
secours français « malade » avec des pompiers « en
sous-effectif » face à l'augmentation constante du nombre
d'interventions, notamment les missions d'assistance médico-sociale
qui ont explosé ces dernières années alors qu'elles ne font en
théorie pas partie de leur cœur de métier.
Dans le détail, les soldats du feu réclament au niveau
salarial une revalorisation de la prime de feu (28 % du salaire de
base, contre 19 % actuellement) à hauteur des primes de risques
accordées aux policiers et gendarmes, ainsi qu'une meilleure
protection face aux agressions dont le nombre augmente chaque
année, encore une demande partagée par les soignants des SAU
(Service d’accueil des urgences).
Cette mobilisation s’inscrit dans un mouvement de grève entamé
en juin très suivi selon les syndicats, mais qui n'a pas, à
l’instar de l’hôpital, entraîné de perturbations majeures, les
pompiers s’astreignant à poursuivre leurs missions auprès de la
population.
La manifestation s'est conclue par des échauffourées avec la
police qui ont abouti à des jets de gaz lacrymogènes et
l’utilisation par les forces de l’ordre de lance à eau . Six
manifestants ont été interpellés pour violences ou jets de
projectiles, selon la préfecture de police.
Interrogé dans l’hémicycle sur la virulence de cette
mobilisation qui traduit le malaise profond de la profession, le
secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez n’a pu qu’assurer que
les problèmes des sapeurs-pompiers étaient pris « à
bras-le-corps » par le gouvernement et a vanté les mérites du
futur numéro unique qui doit être opérationnel d’ici
l’été…
X.B.