Il est difficile de prévoir quel patient répondra à un
antidépresseur. Selon, les recommandations internationales, il faut
attendre 4 à 6 semaines avant d’évaluer la réponse (qui ne survient
que dans 50 à 66 % des cas). En l’absence de réponse, il faut
changer de traitement, avec les mêmes inconnues. Peut-on réduire le
délai avant de pouvoir proposer un traitement efficace ? C’est ce
que tente de faire l’équipe britannique menée par Michael Browning
(Oxford) qui a établi un algorithme simple incluant le test de
reconnaissance faciale et le QIDS-SR (
Quick Inventory Depression
score – Self rating), algorithme computérisé dont la précision
a été calculée à 77 %. Le test de reconnaissance faciale a été
utilisé car des études préliminaires ont montré que les patients
déprimés répondent plus rapidement sous traitement alors que les
sujets non déprimés ne modifient pas leur score.
L’intérêt du score PreDicT a été étudié sur plus de 900 patients
déprimés répartis sur 85 centres en Europe. Pratiquement, les
patients ont été randomisés en deux groupes chez lesquels le score
PreDicT était effectué après 1 semaine de traitement par
antidépresseur. Dans le premier groupe, le traitement était
poursuivi en cas de score positif et la dose doublée en cas de
score négatif. Une nouvelle évaluation effectuée après 2 semaines
justifiait soit la poursuite de ce traitement à dose plus élevée
soit une modification de traitement. Dans le groupe contrôle, les
médecins se basaient uniquement sur la clinique pour poursuivre ou
modifier le traitement. Les résultats ne sont pas encore connus,
mais ils sont attendus avec impatience. Les auteurs ont pu d’ores
et déjà constater la faisabilité de ces tests au quotidien. Suite
au prochain numéro…
Dr Dominique-Jean Bouilliez