
Paris, le samedi 20 septembre 2014 – Il existe de très nombreux manuels de médecine particulièrement bien documentés sur les pathologies qu’ils décrivent, agrémentés de schémas et non avares de précisions. Cependant, ces derniers n’offrent pas toujours systématiquement des informations aussi complètes sur les thérapeutiques à envisager. Surtout, si ces grimoires peuvent être très utiles lors de la révision d’un examen ou dans le cadre d’une formation continue, en pratique quotidienne, ils peuvent se révéler décevants. Car un patient n’arrive que rarement avec une maladie déjà diagnostiquée. Il évoque une série de symptômes qu’il faut savoir interpréter et reconstituer pour établir un diagnostic. Or, il est des après-midi de consultation où l’on aspirerait à pouvoir ouvrir un livre qui ne se contenterait pas d’une liste des pathologies, mais qui proposerait un classement des symptômes d’appel. William Berrebi semble avoir bien perçu ce besoin. Son ouvrage « Diagnostics et thérapeutique : guide pratique du symptôme à la prescription », dont la septième édition vient de paraître repose en effet sur le concept du « puzzle ». « Une maladie est un puzzle assemblé or un malade arrive chez son médecin avec les pièces du puzzle éparses… Le rôle du médecin consiste alors à assembler les différentes pièces du puzzle avec méthode et rationalité » peut-on lire. Ainsi l’ouvrage se propose de guider le lecteur du symptôme au diagnostic pour ensuite aller vers le traitement.
Réactualisation et quasi exhaustivité
On retrouve donc 316 symptômes d’appel renvoyant à quelque 1 520 pathologies (!) classés en dix-neuf spécialités. Pour chaque symptôme, des recommandations sont données quant aux examens à réaliser et sur l’interrogatoire à conduire. Les différentes pathologies à évoquer sont ensuite énumérées sous forme de tableau présentant « l’essentiel à retenir ». Un rappel présentant les différents traitements à envisager complète le tout. L’ensemble est agrémenté de schémas, dessins et tableaux et se réfère aux recommandations les plus récentes.
Ne tient pas parfaitement dans la poche mais dans le smartphone !
L’ouvrage est aujourd’hui plébiscité par de nombreux médecins généralistes et plus encore par les étudiants dont nombre ont fait de ce guide un livre de chevet dans la préparation de leurs ECN. Au titre des regrets, le plus fréquemment exprimé concerne la taille du petit volume, qui bien qu’il se présente comme un « livre de poche » peine en réalité à y entrer facilement. Il existe cependant pour remédier à ce moindre défaut une application smartphone incluse dans la dernière édition. Voilà qui devrait satisfaire ceux qui désormais ont plus de facilité à surfer qu’à feuilleter, bien qu’ils ne constituent pas encore l’écrasante majorité de la population médicale, quoi qu’on veuille en dire !
Aurélie Haroche