Dans la nosographie psychiatrique actuelle, notamment dans le DSM-IV, les entités cliniques sont la plupart du temps subdivisées en catégories plus précises, dont il convient d’en étudier la pertinence, et d’en explorer les particularités.
Un épisode dépressif majeur avec caractéristiques atypiques est défini dans le DSM-IV comme une dépression associée à une réactivité de l’humeur et au moins deux éléments parmi : une prise de poids importante ou une augmentation de l’appétit, une hypersomnie, une sensation de lourdeur des membres, et un sentiment durable de rejet dans les relations. Pour simplifier, il s’agit d’une dépression présentant des symptômes somatiques inhabituels.
F. Seemüller et coll., de Munich, ont étudié les différences cliniques entre les patients présentant des caractéristiques atypiques et les autres, parmi 1 073 patients souffrant de dépression (1). Une proportion importante de patients (15,3 %) remplissait les critères de dépression atypique. Les femmes étaient plus à risque de présenter ces critères (OR [odds ratio] = 1,54 ; p = 0,037). Les symptômes somatiques, et les manifestations somatiques de l’anxiété, étaient plus fréquents. Par ailleurs, la réactivité de l’humeur n’était pas associée dans cette population à une fréquence plus grande des autres éléments nécessaires au diagnostic, faisant poser la question de la validité de ce critère dans la définition du caractère atypique de la dépression. Ce dernier point est également mis en évidence dans l’étude présentée par V. Henkel, portant sur 829 patients allemands.
La schizophrénie est une pathologie hétérogène qui présente dans la classification actuelle des sous-types : hébéphrénique, paranoïde, catatonique, résiduelles etc… L’équipe de M.Jäger, de l’université d’Ulm, propose des modèles classant les patients schizophrènes en fonction de leur réponse au traitement évaluée par l’échelle PANSS (Positive And Negative Syndrome Scale) (2). Ils proposent ainsi un modèle comprenant deux groupes (amélioration de l’échelle PANSS ou stabilité / détérioration de l’échelle), et un modèle de trois groupes (amélioration, détérioration, stabilité de l’échelle PANSS). Dans leur cohorte de 399 patients, le modèle de 2 groupes était le plus efficace pour discerner la variance du coût des traitements parmi les patients, alors que le modèle de 3 groupes était efficace pour discerner la variance de la qualité de vie.
D. Läge, de l’université de Zurich, a présenté une méthode intéressante pour analyser les symptômes d’un groupe de patients (3). Elle consiste en la représentation graphique de la position des symptômes des patients en fonction du type et de l’intensité moyenne des symptômes, déterminé pour chaque patient par un questionnaire (échelle « AMDP »).
Dr Alexandre Haroche