La spiruline est une cyanobactérie ou algue bleue qui prolifère dans les lacs des régions subtropicales. Elle est très riche en protéines (plus de 50 %) et contient des caroténoïdes, des oméga-6, du fer et des minéraux divers. Elle est utilisée comme complément alimentaire le plus souvent sous forme de comprimés.
Le premier cas d’allergie à la spiruline vient d’être décrit chez un enfant asthmatique de 13 ans qui avait présenté une urticaire associée à un asthme 6 heures après la prise de 5 cps de spiruline.
Le bilan allergologique est mené 2 mois après l’accident. La spirographie est normale. Le test natif à la spiruline écrasée et humidifiée est fortement positif de même que le test labial.
Les tests cutanés à la spiruline ont aussi été pratiqués chez 9 témoins et ont tous été négatifs.
Un test de provocation orale (TPO) avec surveillance clinique, tensionelle et spirométrique est décidé. L’administration débute avec une première dose d’1/4 de comprimé pour atteindre 1 cp et demi en 180 minutes, soit un total de 4 cps correspondant à la dose journalière indiquée chez un enfant de cet âge.
Deux heures après la dernière prise, des troubles digestifs surviennent (diarrhée) et on note une chute minime de la pression artérielle.
Quatre heures après la fin du TPO, un érythème diffus apparaît Le patient est traité par antihistaminiques et corticoïdes oraux et tout rentre dans l’ordre en une heure.
L’analyse en SDS-Page d’un extrait aqueux de comprimé de spiruline révèle de nombreuses fractions protéiques correspondant pour une grande part aux chaînes α et β constitutives de la phycocyanine, la cupro-protéine majoritaire de la spiruline qui intervient dans la photosynthèse de la cyanobactérie. Un Western-Blot réalisé avec le sérum du patient révèle plusieurs fractions IgE-réactives qui correspondent à l’allergène de la spiruline, la phycocyanine C.
Dr Geneviève Démonet
