Prescriptions hors AMM : justifiées ?

Avec la pédiatrie et l’oncologie, la psychiatrie est la spécialité dans laquelle il y a le plus de prescriptions hors AMM, prescriptions qu’il faut donc justifier. Parmi ces médicaments hors AMM :

- la NAC (N-acétyl-cystéine), prescrite pour le craving des toxicomanes en sevrage. Son efficacité a été prouvée dans plusieurs études ;
- le propranolol, proposé dans l’acathisie secondaire à un traitement par antipsychotique. Son utilité n’est pas prouvée ;
- la clonidine, utilisée pour traiter les symptômes de sevrage aux opioïdes. Elle est efficace mais sans différence significative avec la méthadone. De plus, elle nécessite un suivi attentif de la pression artérielle ;
- la prazosine, proposée dans les cauchemars de l’état de stress post-traumatique. Efficace dans les cauchemars, la qualité du sommeil et l’amélioration de l’état général, sa prescription impose de surveiller la pression artérielle en début de traitement.
- l’aripiprazole, prescrit dans le syndrome de gilles de la Tourette. Son efficacité a été suggérée dans plusieurs études, mais dont une seule était contre placebo. Il n’y a pas de données sur le long terme ;
- le bupropion dans l’épisode dépressif majeur. Son efficacité n’est pas supérieure aux autres antidépresseurs. Il est efficace en association après échec d’une monothérapie.

Ces prescriptions hors AMM demandent de la part du pharmacien de s’informer sur leur justification.

Dr Dominique-Jean Bouilliez

Référence
Rousseaux G et coll.: Point sur les médicaments utilisés hors autorisation de mise sur le marché (AMM) en psychiatrie et addictologie. 8ème Congrès Français de Psychiatrie (Montpellier) : 23-26 novembre 2016.

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