L'étude SPRINT a montré qu'une réduction plus drastique de la systolique (objectif 120 au lieu de 140 mm Hg) permettait de réduire de façon plus importante la morbi-mortalité cardiovasculaires chez des individus ayant un profil de risque élevé.
Plus de 90 % des patients inclus dans cette étude ont eu au moins une évaluation de leurs fonctions cognitives au cours de leur suivi. Ils constituent la population de SPRINT-MIND dont les objectifs étaient d'établir l'incidence de démence probable (critère principal), de déficit cognitif léger (MCI) et du composite MCI et/ou démence probable. Une détermination par IRM du volume total de lésions de la substance blanche et du volume cérébral total a également été effectuée sur un échantillon de 673 patients et des résultats préliminaires concernant 454 patients ont été présentés.
Sur la population globale de SPRINT-MIND, les investigateurs ont rapporté une diminution de 17 % du risque de démence probable chez les patients du bras réduction drastique de la systolique. Un résultat qui n'atteint cependant pas le seuil de significativité requis (HR [hazard ratio] = 0,83 ; p = 0,10).
Dans le même temps, il a également été rapporté deux autres résultats allant dans le sens d'un bénéfice de la réduction plus drastique de la systolique et qui sont, cette fois, tout à fait significatifs. Il s’agit d’une diminution de 19 % des MCI (p = 0,01) et d’une diminution de 15 % des MCI + démence probable (p = 0,02).
Impact à l’IRM aussi
Versant IRM, il a été constaté une augmentation du volume total de lésions de la substance blanche sur l'ensemble des patients mais qui était significativement moindre chez les patients avec réduction drastique de la systolique (+0,28 cc) versus 0,92 cc chez les patients du bras contrôle classique (∆ de 0,64 cc ; p = 0,004). Pour mémoire, les lésions de la substance blanche, qui indiquent souvent une atteinte des petits vaisseaux cérébraux, sont associées à un risque accru d'AVC, de démence, de plus grande mortalité et sont probablement un facteur de risque de maladie d'Alzheimer.
Au total, une étude négative, mais deux résultats pointant du doigt des pistes qu'il est d'autant plus intéressant de creuser que l'éventuel bénéfice à en tirer s'ajouterait au bénéfice cardiovasculaire dûment démontré. A suivre donc.
Dr Jean-Claude Lemaire