Très récemment, le monde des MICI s’est fortement enthousiasmé devant la découverte d’une bactérie aux vertus anti-inflammatoires (Faecalibacterium prausnitzzi), dont le déficit dans la flore des patients atteints de maladie de Crohn signe un risque d’évolution péjorative de la maladie. Ces travaux ont donc renforcé la piste des probiotiques dans le traitement des MICI. P. Desreumaux a présenté les résultats d’un essai européen, multicentrique, randomisé, ayant inclus 111 patients opérés pour maladie de Crohn, puis traités dans les 21 jours suivant la chirurgie par ingestion de L. casei lyophilisé (Actimel® - Danone) (n = 53) ou de placebo (n = 58) pendant 1 an. Le critère de jugement principal était la survenue d’une récidive endoscopique à 12 mois. À un an, la récidive endoscopique était observée chez 28/39 patients (72 %) dans le groupe L. casei vs 28/46 patients (61 %) dans le groupe placebo (NS). La sévérité des lésions endoscopiques était similaire dans les deux groupes.
Les fréquences de la récidive clinique étaient également similaires dans les 2 groupes de patients. Les résultats négatifs de cet essai, dans lequel l’administration pendant un an de L. casei ne prévient pas la récidive endoscopique et clinique de la maladie de Crohn après chirurgie, ne doivent pas conduire à l’abandon de plusieurs pistes de recherche importantes : si les probiotiques testés en clinique se sont tous montrés inactifs au cours de la maladie de Crohn, leur choix a été jusqu’ici empirique. Les nouvelles techniques d’étude de la flore des patients permettront peut-être de mieux sélectionner les souches de probiotiques à tester à l’avenir. De plus, cette étude fournira sûrement d’autres informations permettant de caractériser la flore des patients et d’étudier des facteurs de rechute.
Dr X.Treton