La prostatectomie totale robot-assistée est de plus en plus
pratiquée. Et, comme cela a été le cas pour la chirurgie ouverte et
la chirurgie laparoscopique, on sait que l’expérience du chirurgien
pratiquant une telle intervention robot assistée a une influence
pronostique. Le peu de connaissance de cette courbe d’apprentissage
a suscité de la part du MSKCC (
Memorial Sloan Kettering Cancer
Center, New York) une étude rétrospective afin d’évaluer la
relation entre l’expérience du chirurgien et les résultats de cette
prostatectomie totale robot-assistée. Cette étude dont les données
portent sur 1 827 patients a été récemment publiée (J Urol. 2019
Feb 7). Un autre travail présenté à l’EAU et mené sur 2 857
patients vient conforter ces résultats. L’expérience du chirurgien
était définie comme le nombre total d’interventions effectuées et
les critères de jugement étaient la probabilité de marges
chirurgicales positives et de récidive biologique après ajustement
sur le stade, le grade et le taux de PSA.
Il en ressort que plus le niveau d’expérience du chirurgien
augmente, plus le risque de marges chirurgicales positives diminue
: de 15,3 % si 10 interventions à 6,7 % si 250 interventions (soit
une réduction absolue de 8,6 %, p = 0,035). En cas de cancer de la
prostate localement avancé, le bénéfice de l’expérience est encore
plus marqué : 41,5 % si l’expérience est de 10 cas contre 21,1 %
pour une expérience de 250 cas (soit une réduction absolue du
risque de 20,4 %). En revanche, la relation entre l’expérience du
chirurgien et le risque de récidive biochimique n’était pas
statistiquement significative (p = 0,8).
Des études complémentaires sont nécessaires, concluent les auteurs.
Elles permettront d’identifier les techniques spécifiques utilisées
par les chirurgiens expérimentés et qui sont associées à un plus
grand taux de marges négatives.
Dr Chloé Vaneeren