Prothèses : on touche au but !

Paris, le samedi 22 octobre 2016 – Le "check" est presque historique. Il y a une dizaine de jours, le Président des Etats-Unis, Barack Obama échangeait un tel salut avec un  homme de 28 ans tétraplégique, Nathan Copeland. Ce dernier a pu « sentir » avec précision la main du chef de l’Etat. « Je peux sentir chaque doigt. C’est vraiment une sensation bizarre. Quelque fois c’est une sensation électrique et quelques fois une pression, mais la plupart du temps, je peux sentir la plupart des doigts avec une grande précision. C’est comme si mes doigts étaient touchés ou poussés » a-t-il commenté.

Les européens pionniers

Cet exploit a été d’abord rendu possible par l’engagement de Nathan. Celui qui se passionnait déjà pour les nanotechnologies quand il a été victime il y a dix ans de l’accident qui l’a laissé tétraplégique s’est porté volontaire auprès des scientifiques de l’Université de Pittsburgh pour tester un dispositif prothétique d’un nouveau genre. Quatre électrodes ont été implantées dans la region du cerveau contrôlant le toucher de la main droite, électrodes qui contrôlent une main robotique. L’objectif : entraîner une microstimulation directe du cortex en évitant la transmission par la moelle épinière. Et cela fonctionne. Les premiers résultats présentés l’année dernière lors d’une conférence du DARPA (le laboratoire de recherche du ministère de la Défense américain) avaient déjà mis en évidence le degré de précision potentiellement obtenue grâce au système. Le patient avait ainsi été capable de déterminer qu’un et non deux doigts pressait sa prothèse lors d’un exercice. Des données plus larges sont aujourd’hui publiées dans la revue Science Translationnal Medecine qui confirment l’efficacité du système et son innocuité. Pouvant ressentir le froid et le chaud, Nathan est également capable de décrire ce qu’il touche dans la majorité des cas, même quand ses yeux sont clos. Ces sensations demeurent par ailleurs stables. A terme, les chercheurs souhaitent mettre au point un « système capable de bouger et sentir comme un bras naturel le fait ». Les chercheurs américains pourraient pour atteindre ce but se rapprocher d’équipes européennes et notamment italiennes également en pointe dans ce domaine et qui les premières avaient mis au point un système proche et également performant.

Léa Crébat

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