PUSTULOSE EROSIVE DU SCALP

La dermatose érosive et pustuleuse du crâne est une entité rare décrite en 1979, fréquente chez la femme de race blanche entre 60 et 90 ans. Caputo et coll. rapportent trois observations de cette affection chez des patients de 41, 64 et 75 ans, deux hommes et une femme. Chez deux d'entre eux un traumatisme ou des traumatismes répétés étaient notés dans les antécédents. La localisation était frontale dans deux cas, dans l'autre, temporo-pariétale et occipito-pariétale. Les lésions étaient des pustules évoluant vers des érosions et des plages croûteuses avec exsudat purulent.

Il était également noté dans deux cas, des lésions cicatricielles disséminées du crâne. Cette dermatose évoluait depuis 1 mois à 10 ans au moment du diagnostic. Les prélèvements bactériologiques et mycologiques étaient négatifs. L'histologie montrait un épiderme ulcéré et un infiltrat lymphoplasmocytaire dermique.

L'immunofluorescence cutanée directe a mis en évidence un dépôt de C3 à la jonction dermo-épidermique dans 2 cas. Le traitement a fait appel aux dermocorticoïdes locaux parfois associés au nimésulide per os, anti-inflammatoire non stéroïdien. En 1 à 2 mois, les lésions ont disparu.

Etiologie inconnue

Cette dermatose rare, faite de pustules, d'érosions et de croûtes uniquement localisées sur le scalp et dont l'évolution est progressive sur des mois ou des années avec formation de larges zone ulcérées et d'alopécie cicatricielle est d'étiologie inconnue. Les rayonnements solaires, la calvitie et les traumatismes pourraient être des facteurs favorisants. On met parfois en évidence des germes et des champignons dans les lésions : staphylocoque doré et Candida le plus souvent. Il s'agit probablement d'une colonisation secondaire puisque les traitements anti-infectieux n'agissent pas. L'histologie est non spécifique. L'épiderme apparaît érodé, parakératosique et atrophique. L'infiltrat dermique est fait de lymphocytes, de plasmocytes et parfois de cellules géantes. Le traitement fait appel aux dermocorticoïdes.

Chez deux patients, l'administration de sulfate de zinc a été bénéfique, chez un autre, celle d'isotrétinoïne. Un cas de dégénérescence carcinomateuse a été décrit.

Pas simple à différencier

Le diagnostic différentiel se pose avec les infections bactériennes et fungiques. Les prélèvements sont indispensables. Le psoriasis pustuleux localisé exclusivement au cuir chevelu est rare et l'histologie permet de trancher. Une dermatose pustuleuse et ulcérée a été également décrite exclusivement chez des enfants et des jeunes adultes africains dénutris. La perifolliculitis capitis abscedens et suffodiens est le plus souvent notée chez des sujets de race noire. Cliniquement, cette affection commence comme une perifolliculite localisée au vertex et à l'occiput avec atteinte peu à peu des tissus perifolliculaires avec formation d'abcès inter-communiquants. Le pyoderma gangrenosum est rarement localisé uniquement sur le cuir chevelu. Il forme en plus des pustules et des érosions, de véritables ulcérations.

 

Caputo R., Veraldi S. : "Erosive pustular dermatosis of the scalp". J. Am. Acad. Dermatol., 1993 ; 28 : 96-8.

Alexiane Dallot

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