Les céphalées sont fréquentes dans la population et, dans certains cas, elles peuvent être sévères ou inquiétantes mettant le médecin dans l’embarras : « un bilan en urgence est il nécessaire ? » Cette question se posant souvent (puisque 15 % des personnes ont présenté une céphalée intense dans les 3 derniers mois), les sociétés savantes ont établi des recommandations pour que les médecins puissent avoir une attitude systématique afin d’éviter les situations dramatiques. Xavier Moisset de Clermont Ferrand était chargé de rappeler aux JNLF ces règles de bonne pratique.
Il est ainsi recommandé de prendre en charge en urgence toute céphalée brutale (en coup de tonnerre), toute céphalée récente et d’aggravation récente, toute céphalée associée à de la fièvre ou à des signes neurologiques, ou toute céphalée évoquant une intoxication au CO, ou survenant dans un contexte d’immunodépression.
La règle d’Ottawa est utile pour suspecter une hémorragie sous arachnoïdienne qui représente l’urgence redoutable à évoquer chez toutes personne de plus de 15 ans ayant une céphalée sévère, non traumatique d’intensité maximale en moins d’une heure. Celle-ci permet de repérer les patients susceptibles d’avoir une hémorragie sous arachnoïdienne lorsque au moins un des 6 critères suivants est constaté : âge > 40 ans, douleur ou raideur nucale, perte de connaissance, début au cours d’un effort physique, céphalée en coup de tonnerre, limitation de la flexion nucale. Le respect de ces règles (très bonne sensibilité) permet d’éviter une perte de chance chez les patients céphalalgiques.
Dr Christian Geny