L’étude US02 est un essai ouvert prospectif d’une durée d’un an conduit dans 3 centres américains qui avait pour but d’évaluer l’efficacité du déférasirox sur la ferritinémie, le fer plasmatique libre et les concentrations de fer intra-hépatique de patients ayant un syndrome myélodysplasique (SMD) faible ou intermédiaire (Int-1) selon la classification IPPS (International Prognostic Scoring System) (1).
La dose moyenne de déférasirox administrée au cours de l’étude a été de 20,1 mg/kg/jour. Neuf patients sur 24 ont poursuivi l’étude jusqu’à son terme. Dans ce sous-groupe, la ferritinémie est passée de 4 416 à 2 685 ng/ml en moyenne, la concentration hépatique en fer de 23,7 à 16,8 mg Fe/g de foie sec et la concentration de fer plasmatique libre de 0,8+/-0,2 à 0,1+/-0,1 micromol/l (p=0,02).
Sept patients ont présenté une augmentation de la créatinine de plus de 33 % à au moins deux reprises. Les causes principales d’interruption thérapeutique étaient la survenue d’effets secondaires (n=5 dont 4 étaient en rapport avec le traitement) ou la demande du patient (n=4).
Au total, le déférasirox est efficace dans le SMD, et ce traitement permet, outre une diminution de la ferritinémie et des concentrations hépatiques en fer, une réduction importante du LPI avec normalisation dans 80 % des cas.
Une autre étude menée par Ghoti et coll. (2) chez 19 patients ayant un SMD à faible risque traité pendant 3 mois par déférasirox confirme la diminution significative sous traitement du fer plasmatique libre (LIP pour Labile Iron Plasma) (p<0,02) et du LPI (pour Labile Iron Pool) (p=0,02). Les auteurs rapportent également une amélioration significative de différents marqueurs du stress oxydatif (comme le paramètre ROS [pour Reactive Oxygen Species] ou la diminution de la peroxydation du glutathion et des lipides). Par ailleurs, chez les patients ayant au départ des niveaux élevés d’hepcidine, les taux sériques et urinaires ont augmenté respectivement de 28 et 60 %. Rappelons que l’hepcidine est un régulateur majeur de l’homéostasie martiale et qu’un niveau élevé d’hepcidine diminue l’absorption digestive et le relargage macrophagique du fer.
Dr Isabelle Catoire