Quand l’hôpital vous emmène en vacances !

Londres, le vendredi 4 septembre 2015 –Depuis quelques années, les NHS (Services de santé britanniques) œuvrent à la réhabilitation de leur réputation. Longtemps s’est imposée à l’évocation des hôpitaux britanniques l’image d’établissements totalement débordés, pas toujours parfaitement propres et vétustes. Des réformes successives ont cependant permis de faire évoluer cette perception et désormais les NHS s’impliquent dans de multiples projets ayant pour objectif le bien être du patient. Le plus emblématique de ce programme a été baptisé : Personal Health Budgets  et a été lancé à la fin de l’année 2012. Il s’agit d’un dispositif s’adressant aux personnes atteintes de maladies chroniques et nécessitant des hospitalisations de longue durée. Une réserve d’argent leur est allouée afin de leur permettre de limiter l’altération de leur qualité de vie liée aux soins. Avec un conseiller spécial des NHS, chaque patient éligible à ce programme discute des investissements dont il pourrait bénéficier pour améliorer et adoucir sa prise en charge. A terme, les NHS estiment qu’un tel système doit avoir un impact sur la durée d’hospitalisation et sur certains traitements : des économies pourraient être envisagées comme l’ont suggéré certaines études.

Consoles de jeux vidéo et cours de chants

Pour la plupart des patients, le Personal Health Budget a contribué à financer des aménagements domestiques pour les personnes handicapées, des soins complémentaires non programmés initialement ou dans certains cas des séances de relaxation. Mais, comme l’ont mis en évidence deux journalistes du magazine Pulse, d’autres dépenses, accordées par les NHS apparaissent plus discutables : vacances en famille pour permettre au patient de renouer des liens avec ses enfants, cours de musique, consoles de jeux vidéos, appareils d’électroménagers sophistiqués ou soins alternatifs dont l’efficacité fait plus que débat…  Non seulement la légitimité de tels financements peut être soulevée, mais les journalistes ont également pu constater que les fonds apparaissaient inégalement répartis. Ainsi, dans deux régions, ils ont constaté que 161 patients s’étaient " partagés" trois millions d’euros.

Pendant que des hôpitaux ferment…

De telles révélations ne peuvent que relancer les critiques formulées à l’encontre de ce système dès son lancement. De nombreux médecins sont en effet montés au créneau pour rappeler que les preuves manquent pour affirmer qu’une telle démarche peut avoir un impact significatif sur la santé et le bien être des patients et plus encore sur l’économie. La colère de certains est d’autant plus grande que parallèlement à ces dépenses parfois discutables, certains établissements des NHS accumulent des difficultés budgétaires les contraignant parfois à restreindre leur activité. Du côté des NHS on continue pourtant à défendre le programme, en affirmant qu’il apporte une véritable valeur ajoutée.

Aurélie Haroche

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