Très fréquentes et universellement ressenties comme
inesthétiques, les varicosités représentent donc un motif de
consultation important en dermatologie et en phlébologie. La
sclérothérapie ambulatoire en est le traitement de prédilection, le
Laser étant réservé aux vaisseaux trop fins pour être « piqués » ou
aux patients qui tolèrent mal les scléroses (allergie au produit,
phobie des piqûres). Il faut rappeler également qu’avant
toute prise en charge, la qualité du système veineux sous jacent
doit être explorée par échodoppler et que les lésions
profondes éventuelles seront traitées avant les lésions
superficielles.
L’application des lasers vasculaires au traitement des varicosités
fait appel à l’effet thermique produisant une coagulation
entraînant une nécrose de la paroi du vaisseau et l’occlusion de
celui-ci, un mécanisme largement exploité dans la prise en charge
des angiomes plans.
Mais quel type de Laser choisir ?
Le laser à colorant pulsé nécessite souvent dans cette indication des énergies élevées (10 J) avec des durées de pulse de 10 à 40 msec. Même ainsi, les taux de succès ne semblent pas dépasser 70 % et l’effet est faible sur les varicosités profondes ou de gros calibres. Le risque d’hyperpigmentation est élevé, surtout du fait de la nécessité de répéter les séances.
Le laser Nd : YAG long pulse a à l’inverse une bonne pénétration ce qui permet de traiter des vaisseaux plus larges mais sa longueur d’onde de 1 064 nm est peu spécifique de l’hémoglobine, de sorte que les fluences utilisées doivent être élevées, ce qui entraîne des risques importants de dyschromies. Du fait de sa puissance, ce Laser expose également davantage à la possibilité de cicatrices. Cependant l’efficacité est au rendez-vous avec une disparition de 60 à 90 % des vaisseaux après une à 4 séances. Récemment a été proposé de réaliser un prétraitement par Laser à colorant pulsé en dessous du seuil purpurique suivi du traitement par Nd : YAG : les fluences nécessaires sont moins élevées, le résultat meilleur sur les vaisseaux de petit calibre, l’efficacité globale supérieure (50 % de blanchiment après un seul traitement) et les effets secondaires moindres.
Le laser KTP est surtout indiqué pour les varicosités de calibre inférieur à 0,7 mm et les taches angiomateuses de la face interne des genoux (matting) avec un taux de résultats satisfaisant de 93 % après 4 traitements. Il est contre indiqué sur les peaux bronzées et les phototypes élevés. En revanche les lampes diode 800 et 940 nm permettent de traiter des phototypes III et des varicosités de plus grande taille (3 à 4 mm). Enfin, l’efficacité des lampes flash est moins bonne que celle des lasers vasculaires.
Différents lasers vasculaires peuvent donc être utilisés dans le traitement des varicosités des membres inférieurs avec des résultats et des effets secondaires variables qui dépendent de la longueur d’onde, de la fluence, de la durée du tir, du refroidissement. Il faut être particulièrement vigilant quant aux contre indications (phototype, peaux bronzées).
Dr Marie-Line Barbet