Une équipe russe nous présente les résultats d’une petite analyse épidémiologique rétrospective comparant 25 jeunes femmes de 14 à 27 ans nées de mères sous bromocriptine à un groupe de 25 témoins appariés.
Aucune différence statistiquement significative n’est retrouvée
aussi bien au niveau du bilan hormonal (LH, FSH, prolactine, TSH,
DHEA, etc.) que de la fréquence des troubles du cycle, des
pathologies gynécologiques ou du développement de l’appareil
génital.
En revanche, la ménarche des femmes exposées in utero à la
bromocriptine était plus précoce que celle des femmes du groupe
témoins (12 versus 13 ans p = 0,046). Par ailleurs, dans le groupe
exposé, il existait un nombre important (n=5 ; soit 20 %) de
patientes atteintes d’hypothyroïdies caractérisées par un début
précoce (8 à 18 ans) et une absence d’anticorps antithyroïdiens.
Les anomalies psychologiques étaient également plus fréquentes
après exposition à la bromocriptine (62,5 vs 16,6 % ; p = 0,015)
tandis que la fertilité ne semblait pas altérée. A noter qu’une
patiente exposée présentait elle-même un micro-adénome hypophysaire
et recevait de ce fait de la bromocriptine.
Cette petite étude de cohorte rétrospective suggère que l’exposition in utero à la bromocriptine ne semble pas entraîner de complications sévères à l’âge adulte y compris sur le plan génital. Les troubles psychologiques et la fréquence inhabituelle des hypothyroïdies -atypiques dans leurs caractéristiques cliniques et biologiques - nécessitent la réalisation d’études complémentaires.
Dr Jean-Michel Brideron