Ce travail a été réalisé à partir de CONOR, une cohorte norvégienne de 16 429 femmes suivies en période préconceptionnelle entre 1994 et 2003. Après exclusion des femmes ayant un diabète et une HTA avant la grossesse, il restait 15 946 femmes pour l’analyse. Dans cette population, les femmes avaient un âge moyen de 28 ans, 24 % fumaient régulièrement, 32 % présentaient un surpoids ou une obésité, 22,7 % avaient un tour de taille excessif (> 80 cm) et 46 % pratiquaient une activité physique légère au moins trois fois par semaine ; 28 % étaient nullipares. Au total, 775 d’entre elles ont développé une hypertension gestationnelle, dont 534 une éclampsie. Au plan biologique, les facteurs prédictifs d’hypertension gestationnelle étaient un rapport cholestérol/HDL-cholestérol > 5 (OR = 1,5 ; intervalle de confiance à 95 % de 1,1 à 1,9) et une élévation du taux de triglycérides (OR = 1,3 pour le 3e quartile et 1,7 pour le 4e quartile). Et sinon comme attendu, l’obésité, le surpoids et l’augmentation du tour de taille avant la grossesse étaient des facteurs de risque d’hypertension artérielle gestationnelle alors qu’une activité physique régulière (3 fois ou plus par semaine) était un facteur protecteur. En revanche, le nombre d’accouchements et le tabagisme étaient inversement corrélés à l’HTA gestationnelle.
Claude Demare