Berlin, le samedi 16 février 2013 – En ouvrant leur quotidien préférée, « B .Z. », la gazette la plus lue dans la capitale allemande, les berlinois ont sans doute eu une petite frayeur il y a quelques jours. On y évoquait en effet l’arrestation par la police d’un « cracheur du Sida ». Si pour certains lecteurs un peu distraits ou pour d’autres très ignorants une telle information peut susciter une appréhension directe, pour d’autres, plus nombreux on l’espère, un tel titre provoque sans doute une sainte inquiétude quant aux méconnaissances profondes des rédacteurs à l’origine de cette information. Car, comment pourrait-on seulement « cracher » le Sida quand on connait les modes de transmission du VIH ?
Confusion et discrimination
Pourtant, sans sourciller, « B .Z. » rapportait donc que la police avait interpellé un jeune homme ayant dans une gare berlinoise craché sans raison au visage d’un voyageur. Il se serait avéré que l’individu peu affable était séropositif ! Sans attendre, les associations berlinoises de défense des séropositifs sont montées au créneau pour dénoncer cette présentation d’une affaire aussi dérisoire, qui dénotait une profonde ignorance et une réelle discrimination vis-à-vis séropositifs. Plus de quatorze heures après la diffusion de l’article contesté, « B.Z. » le retirait enfin. Mais le caractère scandaleux ne s’arrête pas là. Non seulement le Sida ne se crache pas, mais le jeune homme interpellé n’était pas infecté par le VIH. Il souffre d’une hépatite B.
M.P.
