Les réactions d’hypersensibilité médicamenteuses ont fait l’objet de nombreuses publications. La nouvelle classification permet de différencier des réactions d’hypersensibilité allergiques ou non allergiques (« intolérance »).
Les diagnostics par excès d’allergies médicamenteuses sont nombreux avec des conséquences économiques non négligeables dans la recherche d’une alternative thérapeutique.
Chez l’enfant, les réactions sont le plus souvent en relation avec la maladie fébrile, infectieuse ou inflammatoire.
Les syndromes d’intolérances médicamenteux multiples sont actuellement mieux connus. Ils concernent souvent des femmes d’un certain âge ayant un IMC élevé dans un contexte volontiers anxio-dépressif. La vraie polysensibilisation systémique est rare.
Selon les études, les réactions d’hypersensibilité médicamenteuses concernent les antibiotiques pour 38 à 52 % et les AINS pour 21 à 28 %. Les produits de contraste iodés (PCI) arrivent en troisième position.
Le diagnostic de l’allergie aux pénicillines est actuellement bien codifié : dosage des IgE spécifiques, prick-tests cutanés puis IDR et test de provocation médicamenteux en cas de négativité des tests. La poursuite de la prise du médicament à domicile pendant 7 jours permettrait d’éviter la pratique d’un second test de provocation 2 mois plus tard.
Les réactions d’hypersensibilité non immédiates aux PCI sont de plus en plus fréquentes et sont fréquemment de nature allergique.
Parmi les patients ayant une intolérance aux AINS classiques, 8 % ne tolèrent pas les anti-Cox2.
Les réactions d’hypersensibilité au paracétamol sont de plus en plus fréquentes. Environ 25 % de ces patients ont également une intolérance aux AINS (ou de façon plus optimiste 75 % les tolèrent parfaitement…).
Certaines de ces réactions au paracétamol sont IgE dépendantes.
Il existe une sensibilisation croisée entre les différentes quinolones mais la ciprofloxacine reste cependant souvent tolérée.
Les tests cutanés aux quinolones ont une mauvaise sensibilité et spécificité : faux positifs et faux négatifs sont possibles. Des réactions lors de la prise ultérieure du médicament ont ainsi été décrites malgré la négativité des tests.
Le mécanisme n’est pas toujours IgE-médié.
La prudence est toujours de mise avec les quinolones.
Dr Geneviève Démonet