
Primum non nocere est le premier enseignement à tirer des dernières publications sur la fibroscopie pulmonaire chez l’enfant. La technique est délicate et possiblement dangereuse. L’examen peut s’avérer très utile mais ne doit être pratiqué que lorsqu’il est impossible de faire autrement et par un médecin expérimenté.
Une étude expérimentale sur un modèle pulmonaire pédiatrique a montré que la bronchoscopie peut créer un trouble mécanique ventilatoire : le choix de l’appareil doit être adapté à la taille de l’enfant (Hsia D Chest 2009 ; 135 : 33-40).
L’exérèse des corps étrangers est une des indications de la fibroscopie bronchique. Une migration du corps étranger lors de l’intervention est toujours possible.
Il y a rarement urgence : l’examen peut le plus souvent être remis au lendemain pour être réalisé dans les meilleures conditions.
En plus des os de poulet et des épingles à cheveux, une observation originale a été publiée à propos d’un abcès cérébral secondaire à l’inhalation d’un pépin de pastèque (Debbah H Arch Dis Child 2009 ; 94 (88) : 601).
L’association du PETScan et de la bronchoscopie est indispensable pour différencier les tumeurs carcinoïdes des tumeurs inflammatoires myofibroblastiques (Jindal T J Postgrad Med 2009 55 (4) 272-274).
La fibroscopie bronchique permet le diagnostic des anomalies des voies aériennes et parfois leur traitement chirurgical : une trachéoplastie a ainsi été réalisée chez un enfant dont les parents refusaient l’intervention chirurgicale (Ky T Eur J Cardiothoracic Surg 2009 ; 36 (1) 219-221).
La technique de la bronchoscopie en pédiatrie est maintenant bien établie mais la bronchoscopie interventionnelle pédiatrique est toujours en phase de développement.
Le partage de l’expérience est indispensable dans les cas difficiles et les situations exceptionnelles. D’où l’intérêt des publications de cas et des revues.
Dr Geneviève Démonet