R2D2 dans ta salle de classe

Lyon, le samedi 25 janvier 2014 – La poursuite de la scolarité des enfants hospitalisés ou atteints de handicaps graves a été significativement facilitée par le développement des nouvelles technologies. Grâce à internet et aux systèmes de visioconférence, un élève peut en effet assister en direct aux cours dispensés dans son école et même interagir avec ses professeurs et camarades. Cela est un progrès considérable, mais il est possible (nécessaire ?) d’aller plus loin affirment certains, qui travaillent à la mise au point de robots qui figurent, tel un avatar, la présence de l’étudiant dans la classe.

Le robot est une personne

De tels systèmes ont déjà été expérimentés à l’étranger et notamment depuis plusieurs années aux Etats-Unis. « La téléprésence est la nouvelle vague de la robotique » affirme interrogé par Lyon Mag Bruno Bonnel président de la société AWABOT (basé à Villeurbanne) confirmant une tendance de fait très marquée outre-Manche. Les robots qui « figurent » une personne dans l’incapacité de se déplacer offrent bien plus qu’une « simple présence vocale qui peut être facilement ignorée. En anglais, on parle de bodylanguage. Là nous inventons le robodylanguage. Le robot a une personnalité » ajoute encore le spécialiste. Ainsi, pour lui, nul doute que le robot lycéen présenté mardi à Lyon, événement qui a bénéficié d’une belle couverture médiatique, a un bel avenir devant lui.

Le corps est américain, mais l’intelligence française !

C’est le conseil régional de Rhône Alpes qui est à l’origine de ce projet : 490 000 euros sont consacrés à son développement. AWABOT pour sa part a remporté l’appel d’offres : sa mission est de mettre en œuvre le cahier des charges établi par le laboratoire des usages et pratiques innovantes de la Cité du design de Saint Etienne. Le dispositif présenté par AWABOT mardi qui devrait être testé en situation réelle dans trois lycées de Rhône-Alpes à partir de la rentrée prochaine (La Martinière-Montplaisir à Lyon, Claude Fauriel à Saint Etienne et Joseph Carriat à Bourg-en-Bresse) est pour l’heure un robot américain (commercialisé par la firme Anybots) mais dont l’intelligence artificielle est française. Cette dernière est le fruit de la collaboration entre AWABOT, l’Ecole normale supérieure, l’Université Lyon 1, Centrale et l’Ecole de Management.

Présent partout, sauf dans les escaliers !

Baptisé QB, le dispositif se compose d’une canne télescopique surmontée d’une caméra percée de deux globes (qui figurent comme des yeux) et d’un écran (qui permet de voir l’utilisateur du robot). Le tout, posé sur un plateau doté de deux roues, se déplace facilement grâce à un système gyroscopique. Il est évidemment connecté à internet, afin que l’élève, à partir de son ordinateur puisse l’actionner et communiquer à travers lui avec ses professeurs et camarades. L’objectif est non seulement de permettre à l’adolescent malade de suivre les cours, de participer en classe mais également de suivre les autres dans les couloirs, en cour de récréation ou au réfectoire (à condition que les autres élèves acceptent d'aider le robot à se déplacer dans les escaliers et autres zones escarpées !).

Créer des vocations à défaut d’être utile

Les deux années d’expérimentation doivent permettre de régler un certain nombre de détails techniques et pratiques. Il s’agira par exemple d’évaluer sa robustesse et d’améliorer son interactivité. L’objectif d’AWABOT est par ailleurs de faire de ce robot lycéen un dispositif 100 % européen et de réduire son coût (actuellement de 12 600 euros). On pourra également espérer qu’il existera une évaluation de l’utilité du dispositif pour les enfants malades concernés, comparativement aux méthodes employées jusqu’alors. Pour l’heure, la sélection des lycéens qui pourront le tester est en cours. Et de son côté la Région Rhône Alpes espère que l’expérience créera au sein des classes pilotes quelques vocations pour la robotique !

Aurélie Haroche

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