Dans la catégorie "Travaux fondamentaux" la lauréate est Bárbara Fernandes Pinto (Belo Horizonte, Minas Gerais, Brésil). Le travail récompensé a été mené chez des souris ayant une encéphalomyélite auto-immune expérimentale et évaluait la réponse anti-inflammatoire résultant de nébulisations d'angiotensine 1-7 encapsulé dans des liposomes. Les résultats suggèrent une possible utilisation thérapeutique dans la mesure où l'accès direct au cerveau via les voies olfactives ou trigéminées offert par les nébulisations s'accompagne d'une diminution du score d'activité clinique et d'une réduction du déclin pondéral des souris. Selon les investigateurs, les effets observés seraient notamment à mettre sur le compte d'une baisse du taux d'interleukine 6 (cytokine pro-inflammatoire) et d'une diminution de la perméabilité vasculaire au niveau cérébral et pulmonaire.
Antonino Giordano (Milan, Italie) se voit récompensé dans la catégorie "Clinique" pour son travail mettant en question la méthode traditionnelle de stimulation pour enregistrer des potentiels évoqués moteurs. De fait avec la méthode de stimulation magnétique trans-crânienne traditionnelle (bobine ronde) sur une population de 23 patients atteints de sclérose en plaques progressive, une activité n'a pu être enregistrée au repos que chez 3 patients sur 23 et après activation que chez 9 sur 23. En revanche avec une bobine double cône cela a été possible chez 13 patients au repos et chez 17 après activation, ce qui suggère fortement que l'atteinte cortico-spinale en cas de sclérose en plaques progressive est mieux appréciée avec cette nouvelle approche.
La Française Alice Guilleux (Rennes) remporte le prix dans la
catégorie "Epidémiologie" pour son étude de population évaluant
l'impact des comorbidités mentales sur l'initiation de traitements
visant à modifier l'évolution de la sclérose en plaques. Nous avons
rendu compte en détail de ce travail mené sur les dossiers de
l'Assurance Maladie de France dans un précédent envoi.
Le vainqueur dans la catégorie "Traitements" est Simone
Guerrieri (Milan, Italie) dont le travail, mené sur 90 patients
atteints de sclérose en plaques, suggère que par rapport aux
traitements injectables de première ligne, le fingolimod pourrait
se targuer d'une action de prévention de la dégénérescence axonale
au niveau rétinien.
Cette action observée après un an de traitement semble
indépendante de l'activité inflammatoire de la maladie. Ces
résultats sont à confirmer dans le cadre d'un suivi plus prolongé,
mais les investigateurs semblent confiants et rappellent que ce
résultat s'inscrit dans le cadre de la démonstration d'une moindre
diminution du volume cérébral chez les patients traités par
fingolimod.
Dr Jean-Claude Lemaire