
Sheffield, le samedi 18 janvier 2014 - Alors qu'en France, le débat sur l'euthanasie commence à (re)prendre de la vigueur, que certains pays l'ont déjà légalisée et qu'au quotidien des familles se déchirent à propos de la difficile décision d'appliquer ou non la loi Leonetti à l’un de leur proche, certains, outre-manche, songent déjà à l'après et à la résurrection dans la dignité !
Quelques britanniques font ainsi parler d'eux et de leur association baptisée Cryonics UK, qui prône et pratique la cryogénisation (encore appelée cryonie).
Des reportages de la BBC et du Monde ont pu ainsi montrer ces pieds nickelés sans la moindre expérience médicale s’entraînant sur des mannequins à cette étrange technique tout droit issue de la science-fiction.
La cryogénisation pour les nuls
Traités d’amateurs par la BBC, les « Cryonics » (comme ils se
dénomment eux-mêmes) se définissent comme tels et reconnaissent
s’entraider afin d’apprendre les rudiments de ce procédé
complexe.
Les quinze étapes nécessaires à la « préservation » ont été
établies par Alcor* : (entre autres) support cardio-pulmonaire pour
oxygéner le sang, injections intraveineuses d’anticoagulants,
remplacement du sang par une substance antigel et placement dans
une caisse remplie de glace carbonique à - 78° C…
Et c’est ainsi que les plus chevronnés apprennent aux novice les
joies de la cryogénie dans un banal pavillon de la ville de
Sheffield.
Mais outre l'idée à la limite de la légalité et une mise en œuvre dans des conditions douteuses (au sens étymologique du terme), d'ultimes obstacles se présentent : la conservation de ces corps et qui se chargera de les ramener à la vie.
"Qui nous roulera la pierre de l'entrée du sépulcre?"**
Les « Cryonics » acceptent ainsi de payer entre 50 000 et 200
000 dollars pour qu’après leur mort, leur corps soit transporté et
conservé dans l’un des trois centres de stockage cryonique existant
aux Etats-Unis (la fondation Alcor et le Cryonics Institute) et en
Russie (la société Kriorus).
L’association s’engage donc à congeler ses membres (à jour de
cotisation !) le moment venu et à les transférer dans ces «
instituts ».
La loi de tes pairs tu respecteras
Au cours des années, ces sujets de sa majesté ont également appris à se conformer à la loi. « Même si l’on perd du temps, il faut absolument attendre que le médecin émette le certificat de décès avant de bouger le corps ou d’injecter des substances, sinon, la justice peut ordonner une autopsie et nous inquiéter » explique à nos confrères du Monde, Tim Gibson, qui se présente comme l’un des anglais les plus experts du sujet avec 5 « cas » à son actif.
Aussi, le petit groupe s’organise pour être sur place quelques jours avant le décès en s’assurant toujours du soutien du médecin présent avant de commencer le travail.
On image déjà les futurs saint Thomas doutant de ces résurrections !
FH