Marquée par des symptômes cliniques suggestifs d’une rhinite allergique avec réponse nasale allergique (positivité des IgE spécifiques nasaux et réponse nasale de type Th2) mais sans signes systémiques d’atopie (pas d’IgE spécifiques dans le sérum et tests cutanés négatifs), la rhinite allergique locale est loin d’être rare : 60 % des enfants avec symptômes saisonniers dans une étude italienne, 21% des adultes de plus de 65 ans dans une étude polonaise… Bien que locale, cette affection n’en est pas moins invalidante car généralement persistante (9 cas sur 10), plus fréquemment sévère que modérée et très fréquemment associée à de l’asthme ou une conjonctivite.
Dans ce contexte, les questions qui se posent sont de savoir s’il s’agit du premier stade du développement d’une rhinite allergique (ou plus spécifiquement d’un autre phénotype) et s’il s’agit d’un facteur de risque d’asthme.
En réponse à la première question, les études épidémiologiques ont plutôt montré qu’il s’agit d’une entité distincte de la rhinite allergique classique, plus fréquente cependant en cas d’antécédents familiaux d’atopie. C’est aussi une maladie dont la sévérité et l’impact sur la qualité de vie s’aggrave au fil des années. C’est enfin un syndrome qui, dans de nombreux cas (jusque 40 %), se transforme en véritable rhinite allergique saisonnière sans provoquer apparemment plus de complications asthmatiques que la rhinite saisonnière classique.
Le diagnostic, bien que pas encore totalement établi, passe par le test de provocation nasale avec mesure du taux des IgE dans les sécrétions nasales. L’absence d’IgE circulants assied généralement le diagnostic d’une pathologie qui se traite comme la rhinite allergique classique, mais en privilégiant les traitements locaux.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de l’EEACI (1) où un chapitre rédigé par Carmen Rondon (Malaga) est consacré à la rhinite allergique locale dans le ‘Global Atlas of Allergic Rhinitis and Chronic Rhinosinusitis’, un document de référence (plus de 400 pages et de 200 auteurs) sur le versant nasal des allergies respiratoires.
Dr Dominique-Jean Bouilliez
