Risque cardio-vasculaire et antidiabétiques: deux essais rassurants

La Food and Drug Administration américaine est maintenant particulièrement vigilante à l’éventuel retentissement cardio-vasculaire des médicaments, et notamment des antidiabétiques. D’où la mise en place de l’essai spécifique TECOS (Trial Evaluating Cardiovascular Outcomes with Sitagliptin), mené sur pas moins de 14 742 patients  diabétiques de type 2 et ayant une pathologie cardio-vasculaire. Pendant 3 ans, les malades ont reçu soit la sitagliptine (Januvia), inhibiteur de DPP4, soit un placebo. Il s’agissait d’une étude de non infériorité par rapport aux soins habituel sur la base d’un critère combiné d’évaluation cardio-vasculaire défini par le délai avant la première survenue d’un événement cardio-vasculaire majeur (décès d’origine cardio-vasculaire, infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, hospitalisation pour angor instable). Les résultats sont particulièrement rassurants puisque la non infériorité de l’antidiabétique a été statistiquement démontrée. De plus il n’y a pas eu davantage d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque sous traitement alors qu’un essai antérieur mené avec une autre gliptine avait montré le contraire, et les taux de mortalité toutes causes confondues étaient similaires dans les deux bras. Une analyse complète de cette étude qui a fait l’objet d’une publication dans le New England Journal of Medicine (8 juin 2015) est en ligne sur le JIM : « Traitement du diabète de type 2 par sitagliptine, TECOS rassure ».

Les résultats d’une autre étude, ELIXA (Evaluation of Lixisenatide in Acute Coronary Syndrome), menée cette fois avec un agoniste du récepteur du GLP-1, le lixisénatide (Lyxumia), ont aussi été présentés. Dans cet essai, ayant inclus 6 068 malades diabétiques de type 2 et ayant eu récemment un accident conoraire aigu, le lixisénatide était comparé au placebo du point de vue cardio-vasculaire. Là encore, il a pu être montré que cette molécule n’était pas inférieure au placebo selon le critère composite d’évaluation des événements cardio-vasculaires. L’absence de risque accru d’insuffisance cardiaque a également été notée. Alors que l’on disposait déjà de données sur la tolérance cardio-vasculaire d’autres inhibiteurs de DPP4, c’est en revanche la première fois qu’une étude fournit des résultats dans ce domaine spécifique avec un agoniste du GLP-1.

Patricia Thelliez

Référence
D’après Holman R et Pfeffer M. 75ème congrès de l’American Diabetes Association (Boston, Etats-Unis) : 5-9 juin 2015.

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