Le bilan multidisciplinaire préconisé avant chirurgie bariatrique comprend la recherche d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Le risque de complications péri-opératoires est en effet notablement majoré en cas de SAOS méconnu. Actuellement, les anesthésistes ont mis au point différents questionnaires de dépistage de ce syndrome. De plus, l’obésité fait partie des facteurs de risque de SAOS. Un travail de l’équipe de Nancy, présentée sur la forme d’une affiche scientifique, précise la prévalence du SAOS dans ces circonstances.
Sur 18 mois (de janvier 2012 à juillet 2013), tous les malades devant bénéficier d’une chirurgie bariatrique ont été évalués par une polysomnographie réalisée en hospitalisation. Au total, 115 patients ont été recrutés pour cette étude. La population est essentiellement composée de femmes avec seulement 10 % d’hommes. La moyenne d’âge est de 40 ans et l’index de masse corporelle est de 44 kg/m2 en moyenne.
Sur les enregistrements polysomnographiques, l’IAH (index d’apnées/hypopnées) moyen dans le groupe est de 43 (+/-36/h). Les critères retenus pour un traitement par pression positive continue (PPC) étaient un IAH pendant le sommeil de plus de 30/h ou un IAH entre 20 et 30/h associé une somnolence diurne. Selon ces critères, une indication à un appareillage nocturne existait dans 65 % des cas. A noter, l’absence des symptômes cliniques habituels accompagnant le SAOS chez de nombreux patients.
Ces résultats confirment la pertinence des examens de sommeil systématiques en préalable à une chirurgie de l’obésité. Les auteurs prévoient de suivre cette cohorte pour en préciser l’évolution. En effet, à la suite de l’intervention, l’amaigrissement important obtenu permet parfois la guérison du SAOS.
Dr Béatrice Jourdain
