SARCOÏDOSE SUR CICATRICE

Une simple modification d'une cicatrice peut être la seule manifestation d'une sarcoïdose comme elle peut la précéder ou l'accompagner, mais ce phénomène reste rare (environ 5% des cas). Il s'agit le plus souvent de cicatrices secondaires à un traumatisme ou une intervention chirugicale, une ponction veineuse, une vaccination, un tatouage, une scarification. La découverte de particules de silice dans la cicatrice est en faveur d'un granulome réactionnel à corps étranger mais leur présence n' exclut pas le diagnostic de sarcoïdose d'autant qu' on connaît l'association possible de granulome silicotique et de sarcoïdose. La recherche systématique d'une sarcoïdose s'impose donc devant toute modification récente d'une cicatrice dont l'examen histologique montre la présence d' un granulome formé de cellules épithélioïdes sans nécrose tissulaire, entouré d'une couronne lymphocytaire avec ou sans particules biréfringentes.

La revue de la littérature concernant les cas de sarcoïdoses sur cicatrices fait apparaître les caractéristiques suivantes : la prédominance féminine, l'âge moyen de survenue de 45 ans et le long délai moyen écoulé entre le traumatisme et la modification de la cicatrice (17 ans). L' aspect clinique est évocateur : soit une cicatrice saillante, infiltrée, de couleur rouge- violacé, pseudochéloïdienne ; soit un nodule rose-rouge évocateur de sarcoïde. Dans tous les cas l'image histologique montre un granulome tuberculoïde

Soixante pour cent des localisations cicatricielles surviennent pendant la phase active de la maladie justifiant un bilan à la recherche de signes d'activité. Dans 20% des cas, la modification de la cicatrice précède la survenue d'une sarcoïdose systémique.

Le traitement fait appel aux corticoïdes intralésionnels ou la cryothérapie, la corticothérapie générale ne se justifiant que s'il existe des localisations sévères de la maladie. Les antipaludéens de synthèse ont aussi été proposés mais leur efficacité est variable

 

Kaltenbah G. :"Sarcoïdose sur cicatrice". Rev. Médecine Int., 1993: 218-222.

N. A.

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