
Paris, le lundi 30 juillet 2018 - Alors qu’un juge
d’instruction vient de clore une enquête concernant sept
sapeurs-pompiers de Paris (trois pour agression sexuelle et quatre
pour omission de porter secours), trois nouvelles plaintes pour
viol ou agression sexuelle ont été déposées contre des membres de
ce corps d’élite.
Interrogé par Le Monde, leur général, Jean-Claude Gallet, a
affirmé « ne pas nier les horreurs » et annoncé souhaiter
lutter contre le « fléau » du harcèlement sexuel.
Outre les violences subies, les victimes dénoncent l’omerta
qui régnerait dans les casernes alors que les femmes ne composent
que 3 % des effectifs de la BSPP (Brigade des sapeurs-pompiers de
Paris).
A cet égard, le général Gallet affirme avoir mis en place des
« cours en ligne pour sensibiliser sur le harcèlement sexuel
», obligatoire pour les jeunes recrues, mais aussi pour les cadres.
Il rappelle en outre que, parallèlement au suivi judiciaire, les
pompiers impliqués « ont été sanctionnés » en interne.
Pour lui, ces scandales mettent également en lumière le «
chemin à parcourir » pour l’intégration des femmes dans la BSPP. «
Quand j’aurai trois ou quatre femmes commandantes d’unité, et
trois ou quatre"sous-officières", on aura gagné la guerre »
explique-t-il.
Retour de flammes
Pour le sociologue Romain Pudal, auteur du livre Retour de
flammes : les pompiers, des héros fatigués ? (2016, La Découverte),
le problème est d’autant plus profond que les pompiers font face à
une double féminisation du métier. D’une part, les femmes sont de
plus en plus nombreuses chez les pompiers volontaires (16 % des
effectifs), d’autre part, l’assistance, considérée comme une
activité « féminine » a pris le pas sur les activités vues
comme plus "viriles" (les incendies ne représentent plus que 7 %
des interventions).
Une évolution qui « tend à fragiliser la représentation
d’eux-mêmes que se font les pompiers » et rendrait l’évolution
des mentalités plus ardue.
A suivre…
Frédéric Haroche