
Dr Bergamaschi et ses collaborateurs ont collecté les données de 900 patients originaires de Lombardie et atteints de SEP. Les auteurs ont choisi cette région d’Italie car il y a été constaté une multiplication par 10 du nombre de cas de SEP au cours des 50 dernières années (passant de 16 cas pour 100000 habitants en 1974 à près de 170 cas pour 100000 habitants en 2020). L’augmentation de l’espérance de vie des patients souffrant de SEP n’explique que partiellement l’explosion du nombre de cas de SEP dans cette région.
La présente étude a été réalisée en hiver, saison pendant laquelle les concentrations de polluants sont les plus élevées en Lombardie. Les chercheurs se sont focalisés sur les particules fines, qui sont un mélange de particules solides et de gouttelettes dans l’air, et qui sont divisées en deux catégories : les PM10 qui comprennent les particules d’un diamètre ≤ 10 micromètres et les PM2,5 dont le diamètre est < 2,5. Ces particules qui sont des polluants majeurs, sont connues pour être liées à un surrisque de pathologies cardiaque et pulmonaire et augmenter le risque de cancer. L’OMS estime d’ailleurs que ces particules sont responsables chaque année de 4,2 millions de décès.
Après avoir isolé 3 zones de Lombardie en fonction de leurs niveaux d’urbanisation, les auteurs ont constaté que le risque de SEP, ajusté en fonction de l’urbanisation, est 29 % plus élevé chez les personnes résidant dans des zones plus urbanisées. Notons que deux zones (sur les trois sélectionnées), ont un taux de pollution atmosphérique supérieur au seuil admis par la Commission Européenne. Les résultats de cette étude en Lombardie rejoignent une recherche comparable réalisées dans la province de Padoue*. Les auteurs poursuivent leur recherche par des analyses spécifiques afin de mieux comprendre l’implication de la pollution atmosphérique (via les particules fines) sur la survenue de SEP.
Dr Dominique-Jean Bouilliez