L’après-cancer devient une période de plus en plus étendue du
fait des progrès thérapeutiques qui autorisent des guérisons et des
rémissions longues. La qualité de vie, y compris sexuelle,
redevient alors une priorité légitime, d’autant que 65 % des
patients ont des séquelles physiques et psychologiques de la
maladie et/ou des traitements 2 ans après leur cancer.
Après cancer pelvien
Les troubles de la sexualité après cancer atteignent 75 % des
femmes traitées pour cancer pelvien. Leur origine est multiple :
modifications de l’image du corps, détresse psychologique, perte de
la capacité de séduction, difficultés relationnelles, incertitude
liée à l’avenir…La douleur sexuelle est le symptôme le plus
fréquemment cité dans l’après-cancer pelvien et son évolution,
rarement favorable, est insuffisamment prise en compte. La
dyspareunie (douleurs lors du rapport sexuel), trouble le plus
fréquent après cancer du col (40-50 % des patientes), à la fois
traduction d’une difficulté organique et expression d’un rejet
psychologique, risque de provoquer un désintérêt durable pour la
sexualité, voire à un vaginisme (impossibilité de toute pénétration
vaginale) secondaire. Elle peut faire suite à une atteinte vaginale
proprement dite (sècheresse, perte de souplesse, raccourcissement
post-opératoire, sensibilité de la cicatrice de colpectomie), à la
radiothérapie pelvienne (douleurs névralgiques) et à des troubles
psychologiques (mauvaise image du corps, manque d’estime de soi,
dépression, anxiété, stress…). A tout cela peut s’ajouter de
fréquentes difficultés relationnelles dans le couple, possibles
révélateurs de problèmes pré-existants.
Après cancer du sein
Après cancer du sein, 65 % des patientes rapportent des
conséquences négatives sur leur sexualité. L’image de soi altérée,
la perte d’une zone érogène, symbole majeur de féminité, diminuent
disponibilité et réceptivité sexuelles et perturbent le partenaire,
même devant le sein controlatéral, « le survivant », qui reste
souvent intouchable.
Dr Catherine Azoulay