Le bilan étiologique d’une sinusite oedémato-purulente à la recherche en particulier d’une mucoviscidose ou d’une dyskinésie primitive, est négatif dans 45 % des cas. Une équipe multidisciplinaire a mené une étude prospective chez 54 patients qui présentaient une atteinte de l’ensemble des cavités sinusiennes par des sécrétions purulentes et des polypes. Cette étude avait pour but de préciser les caractéristiques cliniques, biologiques et immunologiques de cette population.
Pour recueillir les informations sur l’ancienneté de la maladie, les antécédents et l’existence de pathologies associées, les patients devaient remplir un questionnaire. Un scanner permettait de calculer l’atteinte sinusienne par le score de Lund-MacKay. Une évaluation endoscopique, des prélèvements pour analyse bactériologique, une analyse cytologique par brossage nasal et un bilan immunologique par électrophorèse des protides, dosage pondéral des immunoglobulines et phénotypage lymphocytaire étaient réalisés chez chaque patient.
Avec une ancienneté moyenne de la maladie d’environ 12 ans, les
épisodes nécessitant une antibiothérapie étaient fréquents (5,7 +
0,5 / an). Les pathologies les plus souvent associées étaient la
dilatation des bronches (33 %) et l’otite séromuqueuse (28 %). Le
score de Lund-MacKay moyen était de 11,8.
L’existence d’une flore polymicrobienne constituée de pneumocoques,
staphylocoques dorés, pyocyaniques et entérobactéries a été
retrouvée dans 48 % des cas.
Le bilan immunologique a montré que 39 % des patients (n=21) avaient un bilan déficitaire : déficit immun commun variable chez 5 patients, déficit isolé en sous classe d’IgG chez 15 patients et déficit en IgA chez 1 patient.
Le déficit immun n’est pas une exception dans les sinusites oedémato-purulentes, ce qui peut justifier son évaluation dans le bilan étiologique.
Dr Reine Noël