Des équipes du service de médecine interne et du service de néphrologie du CHU Pitié-Salpêtrière attirent l’attention sur la sous-estimation possible des atteintes rénales au cours de la dermatomyosite (pourtant décrites comme exceptionnelles) et sur la nécessité de leur recherche avant la mise en route d’un traitement. Elles documentent ces assertions en passant en revue les observations de 7 patients hospitalisés pour suspicion de dermatomyosite et chez lesquels le diagnostic a été porté sur une atteinte cutanée spécifique, un déficit musculaire proximal, une atteinte myogène à l’EMG et des résultats caractéristiques à la biopsie musculaire. Ces patients n’avaient par ailleurs jamais reçu de traitement immunosuppresseur.
Dans cette analyse, 4 de ces 7 patients, âgés de 28 à 88 ans, indemnes de signes cliniques évoquant une connectivite associée et d’auto-anticorps, et sans argument pour une néoplasie associée, avaient une atteinte rénale au moment du diagnostic, avec une protéinurie significative, sans hématurie. Une patiente, âgée de 88 ans, avait une insuffisance rénale. La biopsie rénale effectuée chez un des patients a montré une hyalinose segmentaire et focale avec atteinte glomérulaire minime. La protéinurie a diminué ou disparu sous corticothérapie chez les 4 patients ayant une atteinte rénale.
Dr Claudine Goldgewicht