Sous le soleil exactement

Paris, le samedi 26 juillet 2014 – La France est bercée depuis quelques jours par de chaleureux rayons, ne s’éclipsant que le temps d’un orage ou d’une passagère perturbation. Les difficultés quotidiennes en sont-elles moins difficiles à vivre ? La misère est-elle moins pénible au soleil comme le fredonne la chanson célèbre ? Que se passe-t-il sous le soleil exactement ? Sous le soleil de Sao Paulo, dans le film très plaisant de Daniel Ribeiro, « Au premier regard », on tombe amoureux. D’ailleurs, certains estiment que la seule différence entre ce film et les nombreuses autres bluettes romantiques adolescentes évoquant la découverte des premiers émois de l’adolescence (qui sont ici des émois homosexuels) est précisément qu’il se déroule sous la chaleur brésilienne de Sao Paulo. Mais le film, dont plusieurs scènes se déroulent de fait aux abords d’une piscine et exploitent cette dimension chaleureuse, notamment parce qu’elle permet de mieux cerner ces corps qui s’apprennent, compte également un héros singulier : Leonardo (interprété par Guilherme Lobo) souffrant de cécité. Dès lors, le film n’est pas uniquement une divagation sentimentale, mais aussi une réflexion (bien sur légère) sur la difficulté spécifique du passage à l’adolescence chez les jeunes handicapés, qui souvent sont fortement protégés par leurs parents, qui ne peuvent cependant empêcher ce grand saut vers l’inconnu. Il interroge également sur l’épreuve de cette double différence. Et permet de passer une heure et demie au soleil.

Sans sucre

Si sous l’astre de Sao Paulo, Daniel Ribeiro nous invite à partager le « premier regard » de jeunes adolescents, sous le soleil de Toulouse, les organisateurs du projet « Rencont’roms nous » sont invités à porter un autre regard sur les membres de la communauté « Rom ». L’objectif de ce programme est de « donner un autre angle aux débats sur les Roms, à travers la culture » expliquent ses promoteurs. Ainsi, après un concert, la participation d’un char « Rom » au carnaval et des projections cinématographiques, une exposition de photographies est proposée par l’artiste Nicolas Moulard. « En sursis, voyage au cœur d’une communauté Rom », en partenariat avec Médecins du monde, permet de découvrir les préoccupations quotidiennes des familles roms installées sur le terrain de la Flambère, près de l’hôpital Purpan de Toulouse. Une façon de découvrir que même sous le généreux soleil de cette belle cité méridionale, on ne voit pas toujours la vie en rose.

Vies Sucrées

L’adage pourrait également valoir pour Marseille, terrain d’investigation du docteur Marcel Bourdin. Il s’agit du héros du dernier roman de Joseph Ingrassia, médecin urgentiste, qui dans « Vies sucrées » a créé un héros attachant et truculent, qui sans doute n’est pas totalement éloigné de son créateur. Nous suivons donc les trépidations du docteur Bourdin, qui après une carrière de médecin urgentiste, a choisi d’abandonner l’hôpital pour devenir médecin enquêteur et se mettre au service d’un ministère de l’intérieur inquiet d’une hausse des affaires criminelles non élucidées dans la cité phocéenne. Ainsi, sous la houlette du docteur Bourdin, les enquêtes deviennent des diagnostics, tandis que la description des quartiers de Marseille est teintée de sarcasmes, créant un roman policier permettant de rafraichir l’atmosphère.

Pain de sucre

Le soleil est-il le paradis ? Les protagonistes joyeux et bougons de Meurtre au Paradis ne répondraient sans doute pas affirmativement. L’un des épisodes diffusé lundi soir sur France 2 de cette série policière qui se déroule aux Caraïbes le démontre une nouvelle fois avec une enquête portant sur le meurtre d’une ancienne chirurgienne, retrouvée inanimée dans la chambre de sa maison de retraite et pour laquelle la thèse du suicide va rapidement être écartée. Pour les policiers solaires, un retour dans le passé du praticien s’impose alors. Et là haut, le soleil continue de briller.

Aurélie Haroche