Paris, 11 janvier 2007. Des dermato-pédiatres de Dijon
rapportent les observations de 10 nourrissons qui présentent des
cicatrices déprimées et fripées traduisant la disparition du tissu
élastique en leur sein (anétodermie). Ces cicatrices anétodermiques
ont une topographie bien particulière puisqu’elles concernent
essentiellement la face antérieure du thorax et moins fréquemment
l’abdomen. Toutes ces cicatrices sont observées chez d’anciens
grands prématurés nés entre 25 et 30 semaines d’âge gestationnel
dont le poids de naissance était en moyenne de 900 g. Tous ces
enfants ont fait un séjour en réanimation néonatale où ils ont été
le plus souvent ventilés et où ils ont toujours été étroitement
surveillés avec la pose, sur la peau, de différents capteurs :
capteurs de pO2, electrodes (ECG), etc….Les cicatrices observées
ont le plus souvent succédé à des lésions volontiers purpuriques et
on les observait dès le 3ème mois de vie.
Ces cicatrices anétodermiques, dont le diagnostic rétrospectif repose essentiellement sur la topographie et sur la notion d’un séjour en réanimation de ces anciens grands prématurés, persistent tout au long de la vie même si elles ont tendance à s’estomper au fil des années. Leur mécanisme de survenue n’est pas connu mais il fait certainement intervenir l’immaturité cutanée, « l’effet plaques » qui dans ce cas de figure est probablement à l’origine d’une ischémie transitoire favorisant la survenue des lésions observées mais il existe d’autres facteurs qui peuvent expliquer la survenue de ces cicatrices en région ventrale comme la distension abdominale.
L’anétodermie du grand prématuré est donc une séquelle de la réanimation et traduit également l’immaturité probable du processus cicatriciel chez ces enfants nés bien avant terme.
Dr Patrice Plantin