Stimulation du noyau sous-thalamique : que d’émotions !

La stimulation cérébrale profonde (SCP) du noyau sous-thalamique (NST) est utilisée dans le traitement des symptômes moteurs de la maladie de parkinson. Ses effets secondaires sur l’émotion sont connus. Il existe en effet un recouvrement entre les structures cérébrales sous tendant les émotions et les circuits fonctionnels dans lesquels les NST sont impliqués.

L’équipe de Rennes a étudié un groupe de patients ayant une maladie de Parkinson (n=13). Ils ont été évalués avant et après SCP plusieurs sous-composantes émotionnelles (expression motrice, sentiment subjectifs, tendance à l’action, reconnaissance des émotions exprimées par des visages), ainsi que divers paramètres neuropsychologiques (Benton, Mattis, Stroop, TMT, Wisconsin et MADRS) et moteurs (UPDRS).  Ces résultats ont été comparés à ceux de sujets contrôles sains (n=30) appariés sur le sexe, l’âge et le niveau socio-culturel. Puis les auteurs ont ensuite tenté de corréler ces modifications avec celles du métabolisme cérébral du glucose (PET analysé par SPM).

Après SCP, l‘amélioration motrice était évidente chez les sujets parkinsoniens, ainsi que l’altération de toutes les composantes émotionnelles étudiées et notamment la reconnaissance des émotions à valence négatives (peur).Avant la SCP les patients par rapport au groupe contrôle avait une diminution marquée à la reconnaissance de la peur. Pas de différence sur les tests avec les sujets sains après stimulation. Il existait une corrélation positive entre les résultats aux tests neuropsychologiques et les changements dans le métabolisme du glucose spécialement dans le cortex orbito-frontal.

Ces résultats permettent à cette équipe de suggérer que : « le NST aurait un rôle fonctionnel dans le traitement des émotions, et qu’il serait relié au réseau cérébral sous-tendant ces processus (circuits limbiques). La spécialisation du NST serait d’agir comme « détecteur de pertinence » permettant le déclenchement des patterns moteurs et cognitifs nécessaires à l’action en cours. »

Laurence Hugonot-Diener

Référence
Perron J : Conséquences affectives de la stimulation cérébrale profonde (SCP) du noyau sous thalamique (NST) dans la maladie de Parkinson. Journées de Neurologie de Langue Française (Lille) : 1er-4 avril 2009.

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