« Globalement sur la période 1998-2002, les cancers sont annuellement responsables de 87 000 décès chez les hommes et 57 000 chez les femmes » nous rappellent L. Chérié-Challine et coll dans ce numéro thématique du BEH. C’est dire combien, malgré les progrès réalisés en matière de diagnostic et de traitements, les pathologies cancéreuses pèsent toujours lourdement sur la santé publique de notre pays. C’est dire aussi l’impérative nécessité de disposer d’informations fiables et précises sur leurs caractéristiques épidémiologiques, leurs pronostics et leurs évolutions. Les articles qui composent ce numéro permettent de prendre la mesure du chemin parcouru en la matière durant ces dix dernières années grâce à la coordination des différents acteurs impliqués dans le recueil des données et leur valorisation (CépiDC, réseau Francim des registres de cancers, InVS, Hospices civils de Lyon). La France dispose désormais d’une banque vivante de données sur l’épidémiologie des cancers comprenant près de 250 000 enregistrements, dont plus de 200 000 avec des données de survie exploitables, sans cesse enrichie par les nouvelles données collectées dans plus de 20 départements français par les registres de cancer du réseau Francim. Cette banque de données nationale a déjà permis une analyse détaillée de l’estimation de l’incidence nationale des cancers en France entre 1978 et 2000 disponible sur le site de l’InVS. Elle a également permis la production d’estimations régionales d’incidence mises à disposition sur le site de la Fédération nationale des observatoires régionaux de santé (Fnors). Les estimations nationales ont été publiées, en 2003, dans la Revue d’épidémiologie et de santé publique et résumées dans le premier numéro thématique du BEH sur la surveillance des cancers [1,2]. Des nouvelles estimations d’incidence pour 2005 seront prochainement disponibles. Bien entendu, les estimations nationales produites à partir des chiffres observés dans une dizaine de départements français présentent des limites. Certains problèmes de classification et de codification rendent difficile la production de chiffres précis pour certaines localisations, comme le système nerveux central et les hémopathies malignes. Certains cancers comme les cancers du col et du corps utérin posent des problèmes spécifiques lors de la production des estimations
Voir : http://www.invs.sante.fr/beh/2007/09_10/beh_09_10_2007.pdf