On a récemment souligné que la repolarisation précoce (RP) anomalie relativement fréquente (5 %), augmentait le risque de décès par troubles du rythme.
Un registre multicentrique français tenu par M. Le Bloa et al. a eu pour but d’évaluer le devenir de syncopes associées à une RP (sus-décalage moyen du point J : 0,21 ± 0,104 mV [≥ 0,2 mV dans 58 % des cas]). L’analyse a porté sur 62 patients dont 14 (24 %) avaient des antécédents familiaux de mort subite. Trente patients (48 %) avaient bénéficié de l’implantation d’un enregistreur ECG (I-ECG) et 9 (15 %) de l’insertion d’un défibrillateur (DEF) en raison des caractéristiques de la syncope et de son association à des antécédents familiaux de mort subite (n = 4) ou de l’enregistrement d’une tachycardie ventriculaire (TV) (n = 3) pendant l’hospitalisation.
Avec un suivi moyen de 7 mois (1 à 16), 59 patients sont restés asymptomatiques et 3 ont eu une récidive de la syncope non liée à un trouble du rythme.
Chez 2 patients, l’I-ECG a objectivé des lambeaux de TV polymorphe non soutenue qui ont justifié l’implantation d’un DEF.
En conclusion, la mise en évidence d’une surélévation du point J lors de l’évaluation d’une syncope peut aider à identifier les patients à haut risque de troubles graves du rythme ventriculaire.
Dr Robert Haïat