Deux essais de phase II multicentriques, randomisés, contrôlés versus placebo et menés en double-aveugle ont évalué l'aptitude à réduire les signes et les symptômes de la sécheresse oculaire et la sécurité d'emploi de 4 différentes doses de tivanisiran sur 126 patients présentant un syndrome de l'œil sec d'intensité légère à modérée.
Les principaux critères de jugement concernant l'efficacité étaient les différences par rapport au placebo de la douleur/gène oculaire évaluée par échelle visuelle analogique (EVA) et du score obtenu via les réponses aux 12 items du questionnaire Ocular Surface Disease Index (OSDI) après une période de traitement de 10 jours.
La sécurité d'emploi était évaluée via la coloration cornéenne
après instillation de fluorescéine cornéenne et par l'hyperhémie
conjonctivale.
Le tivanisiran 1,125 % a amélioré significativement
l'hyperhémie conjonctivale par rapport au placebo (p = 0,05) et la
coloration cornéenne par la fluorescéine ainsi que le temps de
rupture du film lacrymal ont été améliorés de 30 à 50 %, mais pour
ces paramètres la différence avec le placebo n'est pas
significative.
Globalement, ces études ont permis d'identifier 1,125 % comme la concentration la plus efficace pour améliorer globalement la situation des patients et réduire significativement deux manifestations très gênantes du syndrome de l'œil sec (la gène oculaire et l'hyperhémie). Ces résultats sont à l'origine de la mise en place d'HELIX, étude européenne de phase 3 chargée d'évaluer l'efficacité et la sécurité d'emploi du tivanisiran en traitement prolongé.
Dr Jean-Claude Lemaire