Tatouage pour glycémie

Paris le samedi 7 mars 2015 - Mesurer la glycémie sans avoir à se piquer le doigt, les diabétiques en rêvaient… Et une équipe d’ingénieurs de l’université de San Diego vont peut-être leur permettre de le faire.

Le dispositif que proposent Wang et coll. dans un article publié dans Analytical Chemistry est composé d’électrodes imprimées dans du papier à tatouage temporaire. Appliqué sur la peau, le "tatouage" produit pendant 10 minutes un très léger courant électrique amenant les ions sodium du liquide extracellulaire de la peau et avec eux, les molécules de glucose,  à migrer vers un capteur également incorporé dans le tatouage. Ce dernier détermine la force de la charge électrique produite par le glucose.

La concentration de glucose ainsi mesurée est toutefois de « 100 fois inférieure à celle présente dans le sang ». Précise Amay Bandodkar, principal auteur de l’étude, qui ajoute : Ainsi « nous avons dû développer un capteur très sensible pouvant détecter de faibles taux de glucose».

Une expérimentation encourageante mais encore des améliorations nécessaires

Ce système a été testé sur 7 hommes et femmes volontaires âgés de 20 à 40 ans sans antécédent de diabète auxquels on a fourni un repas riche en glucides, composé d’un sandwich et d’un soda. Après ce festin, le tatouage a permis de détecter le pic glycémique aussi bien que ne l’aurait fait un lecteur classique.

Les participants ont signalé un léger picotement dans les secondes qui ont suivi la pose du tatouage mais sans éprouver d’inconfort majeur ni d’irritation cutanée.

Le dispositif ne permet pas encore une lecture des résultats suffisamment accessible au patient pour lui permettre de surveiller sa glycémie. La prochaine étape est donc le développement d’un système de lecture plus opérant qui «disposera probablement de la technologie Bluetooth pour envoyer ces informations directement au médecin du patient en temps réel, ou les conserver dans le cloud », ainsi que l’envisagent les auteurs.

Il faudra également prolonger la durée de fonctionnement du tatouage qui est pour l’instant limitée à une journée. Mais, détail intéressant, le dispositif ne coutera que quelques centimes d’euros. De plus il pourrait être appliqué à la détection d’autres substances telles qu’alcool ou drogue.

Invisible, indolore, peu coûteux, efficace… on augure que ce tatouage fera bonne impression parmi les diabétiques et qu'il pourrait améliorer la qualité de leur prise en charge.

Dr Marie Line Barbet

Référence
Bandodkar AJ, Wang J et coll. : Tattoo based non invasive glucose monitoring : a proof-of-concept study. Anal Chem., 2015; 87: 394-398.

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