Télémédecine en gastroentérologie: retour d’expérience

M. Lagneau (Anthony) effectue des consultations de télémédecine en gastroentérologie (télé conseil et consultations sans prescription) au sein d’une start up depuis mars 2015 et elle nous livre ici la première analyse de 18 mois d’activité. Les patients sont des affiliés de mutuelle et assurances, ou des salariés d’entreprises partenaires de la Start-up. La télémédecine fait partie de leur prestation santé. Elle est gratuite sans limitation en temps ou en nombre de questions. Ces dernières sont posées à une opératrice qui transmet au médecin ou sont rédigées directement par le patient sur une plate-forme sécurisée, abritée chez un hébergeur agréé « données de santé », accessible par un ordinateur, une tablette ou un Smartphone. Le patient choisit le type de réponse souhaité soit par écrit soit avec rappel du médecin. Le praticien est rémunéré en honoraire au temps passé. Quatre médecins généralistes traitent l’ensemble des questions (dont un de garde par jour) et, si besoin, ils transmettent à l’un des 14 spécialistes.

Des patients de tous âges aux pathologies variées

En 18 mois, M. Lagneau a pratiqué 96 consultations à la demande de 75 patients (dont 44 hommes et 31 femmes), soit un peu plus de 5 consultations par mois. 82 % des consultations ont été réalisées par écrit et près de 18 % par téléphone. Les patients avaient de 18 à 83 ans et en moyenne 41,6 ans. Les consultations comportaient en moyenne 3 échanges (au maximum 10 pour 2 patients). Dans 12,5 % des cas, la question concernait un proche. La durée moyenne de « consultation » c’est-à-dire le temps médical consacré par question était de 15,38 minutes. Les motifs de consultation étaient principalement des douleurs abdominales (14 % ; n = 14), des troubles fonctionnels (13 % ; n = 13), des questions sur un examen ou une chirurgie (13 % ; n = 13), et concernaient principalement le foie ou la vésicule (14 % ; n = 14), le côlon (11 % ; n = 11) et l’estomac (RGO/hernie/épigastralgies) (10 % ; n = 10). Avant la téléconsultation, 21 patients sur 75 (28 %) avaient vu leur médecin généraliste et 21 patients (aussi) avaient vus un gastroentérologue. Suite à la téléconsultation, il a été conseillé au patient dans 17 % des cas d’aller consulter un gastroentérologue. Le niveau global de satisfaction des patients est de 4,03 sur 5.

Comme le conclut l’auteur: « La téléconsultation médicale pourrait avoir une vraie place dans l’offre de la spécialité, couvrir des besoins non ou pas assez rapidement satisfaits et permettre des conseils de prévention. Et ce sera encore plus vrai pour la téléconsultation avec prescription, car elle autorisera, sous certaines conditions, l’envoi de prescriptions biologiques, radiologiques et médicamenteuses ».

Dr Isabelle Birden

Référence
Lagneau M: Première expérience de gastroentérologie par télémédecine. Journées francophones d’hépatogastro-entérologie et d’oncologie digestive (JFHOD) (Paris): 23 au 26 mars 2017.

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