Pourquoi le placenta n’est-il pas rejeté par l’organisme maternel, alors que les cellules trophoblastiques, avec leurs gènes d’origine paternelle, sont au contact du sang de la mère, dans les chambres intervilleuses, la décidua et les artères spiralées ?
Trois explications sont proposées :
- Les anticorps cytotoxiques anti-HLA, B, et C, présents chez 15 %
des primipares et 75 % des multipares, ne disposent pas de
complément. L’activation du complément est en effet inhibée par des
protéines placentaires.
- Les lymphocytes T CD8+ spécifiques des antigènes
d’histocompatibilité de classe I paternels ne trouvent pas de cible
ou meurent. Les cellules trophoblastiques n’expriment pas les HLA-A
et B. Des molécules immuno-suppressives sécrétées localement, comme
HLA-G, induisent l’apoptose des lymphocytes activés, en particulier
dans la décidua. Il existe, de plus, un état de tolérance au cours
de la gestation.
- Les cellules NK, présentes dans la décidua, n’ont pas d’effet
lytique. Au contraire, les interactions entre récepteurs NK utérins
et molécules HLA-C du trophoblaste favoriseraient le remodelage
vasculaire utérin.
Dr Jean-Marc Retbi