
Londres, le vendredi 10 décembre – Présenté comme l’un des
pays les plus libéraux d’Europe sur la question de la Covid-19, le
Royaume-Uni a rétabli de nombreuses restrictions, ce jeudi, pour
lutter contre le variant Omicron.
Le Royaume-Uni cède aux sirènes du passe vaccinal
Mais tout ceci est fini et bien fini. Déjà le 28 novembre
dernier, un premier train de restrictions avait été rétabli par
Boris Johnson, avec le retour du port du masque obligatoire dans
les transports en communs et les magasins et le rétablissement du
test à l’entrée du Royaume-Uni. Mais c’est surtout ce mercredi que
le chef du gouvernement a opéré un revirement spectaculaire en
annonçant, dans une allocution solennelle, le retour du télétravail
obligatoire dès lundi « si c’est possible » et
l’instauration d’un passe vaccinal dans les boites de nuit et les
évènements rassemblant plus de 10 000 personnes. Le Royaume-Uni
était l’un des rares pays européens à n’avoir pas mis en place de
passe sanitaire ou vaccinal l’annonce de Boris Johnson a provoqué
la colère de l’aile droite du parti conservateur, qui a toujours
fait du refus du passe sanitaire une question de principe.
Une fête de Noël qui passe mal
Selon le leader conservateur, l’arrivée de ce nouveau variant
plus contagieux justifie de « passer au plan B » car «
cette croissance exponentielle pourrait mener à une forte hausse
des hospitalisations et donc malheureusement à des morts ».
L’objectif affiché est de gagner du temps en attendant une
accélération de la campagne de vaccination par la
3ème dose. Avec 32 % de Britanniques ayant
reçu une dose de rappel, le Royaume-Uni est le leader européen dans
ce domaine.
L’annonce de Boris Johnson a peut-être aussi un objectif
inavoué, celui d’allumer un contre-feu alors même que les services
du Premier Ministre sont en pleine tourmente. En effet, ce
mercredi, après plusieurs semaines de suspicion, la presse
britannique a retrouvé et diffusé une vidéo dans laquelle l’attaché
de presse de Boris Johnson reconnait qu’une fête de Noël réunissant
plus de 40 personnes avait eu lieu au 10 Downing Street en 2020,
alors même que les Britanniques étaient invités à ne recevoir
personne pour les fêtes. Après avoir longtemps nié ces accusations,
Boris Johnson a finalement présenté ses excuses au Parlement. «
Je m’excuse sans réserve pour l’offense que cette vidéo a causée
dans tout le pays » a-t-il déclaré.
Quentin Haroche