Tout savoir sur les Lasers fractionnés

Les lasers fractionnés ont été développés avec l’objectif de minimiser les effets secondaires des irradiations. La taille du spot est réduite et le faisceau réalise des microzones de photothermolyse entourées de zone de peau saine : ainsi environ 20 à 25 % de la surface à traiter est seulement concernée par l’impact thermique. L’inflammation créée autour des impacts stimule les fibroblastes et donc la production de collagène. Cette technique autorise le traitement de zones fragiles (cou, décolleté, mains) et les suites plus simples ne nécessitent pas d’éviction sociale.

Il existe désormais de nombreux appareils de ce type sur le marché et en particulier des lasers non ablatifs agissant avec différentes longueurs d’ondes situées dans l’infra rouge moyen (généralement 1 440 à 1540 nm) : Restore Fraxel (Reliant), Affirm muliplex (Cynosure), 1 500 nm Mosaic (Lutronic), Lux Fraxtionnal (Palomar) etc. Les données de la littérature, peu nombreuses encore, montrent que dans la prise en charge de l’héliodermie et du vieillissement cutané, les résultats sont inférieurs à ceux des lasers ablatifs (18 à 75 % d’amélioration selon les auteurs avec une plus grande efficacité sur les peaux fines et dans certaines zones par exemple péri-orbitaires). En revanche les lasers fractionnés non ablatifs semblent apporter un réel progrès pour la prise en charge des cicatrices d’acné, y compris atrophiques, des cicatrices chirurgicales ou traumatiques, voire des vergetures. Les effets secondaires sont à type d’érythème modéré pendant 3 à 5 jours parfois associé à un œdème. La survenue d’une éruption acnéiforme dans les 2 semaines suivant le traitement a été rapportée pour 15 % des cas dans une étude. Il n’y a pas de complications pigmentaires signalées et les poussées d’herpès peuvent être combattues par un traitement préventif adapté.  

Le principe de photothermolyse fractionné peut aussi concerner des lasers travaillant avec des longueurs d’onde ablatives (10 600 nm pour le C02 et 2 940 nm ou 2 790 nm pour l’Erbium). Selon les longueurs d’onde et les paramètres utilisés l’effet peut aller du peeling à l’ablation profonde avec des résultats significatifs (60 à 75 % d’amélioration) sur les rides, le relâchement cutané mais aussi les cicatrices, les vergetures…Les suites sont cependant souvent plus difficiles (érythème plus durable, œdème) avec davantage de risques de pigmentation post inflammatoire, de complications infectieuses, de cicatrices.

Avec ces lasers fractionnés ablatifs on non, on dispose donc désormais d’un large éventail pour répondre de manière satisfaisante à de nombreuses préoccupations esthétiques.

Dr Marie-Line Barbet

Référence
Pusel B, Le Pillouer-Prost : Controverses lasers fractionnés : non ablatifs ou ablatifs ? Journées Parisiennes du Groupe Laser de la Société française de dermatologie. Paris , 4-6 juin 2009

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