Traitement chirurgical des hémorragies cérébrales: quels résultats ?

Le rôle de la neurochirurgie dans le traitement des hématomes cérébraux supratentoriels est controversé.

Plusieurs essais randomisés récemment publiés ont comparé ces interventions chirurgicales à la prise en charge médicale courante de ces hémorragies cérébrales. Dans tous les cas, le diagnostic avait reposé sur la tomodensitométrie. Au total, dix études ont été sélectionnées ; ce qui représente un effectif global de 2 059 patients. La qualité de la plupart de ces essais s’est avérée relativement satisfaisante, sans plus. L’intervention neurochirurgicale a été associée à une diminution significative de la mortalité et du handicap, notamment de la dépendance au terme du suivi, l’odds ratio (OR) global étant en effet de 0,72 (p=0,001). Aucune hétérogénéité significative entre les résultats des essais en question n’a été décelée.

Pour ce qui est de la mortalité à long terme considérée isolément, la chirurgie s’est avérée également bénéfique, l’OR correspondant étant en effet de 0,76 (p=0,006), mais au prix d’une hétérogénéité significative des résultats.

Dr Giovanni Alzato

Référence
Prasad K et coll. : Surgery for intracerebral haemorrhage : a Cochrane review update. 6th World Stroke Congress (Vienne, Autriche) : 24-27 septembre 2008.

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Vos réactions (1)

  • Traitement chirurgical des hémorragies cérébrales

    Le 31 octobre 2008

    Type des papiers qui n'apportent que bien peu. L'important n'est pas de savoir qu'il y a une probabilité pour que le traitement chirurgical soit préférable au traitement médical, mais quelles sont les indications respectives du traitement chirurgical des "hémorragies cérébrales" et du traitement médical - en fait de l'abstension.
    Il n'y est fait, apparemment, aucune distinction entre hémorragie lobaire, hémorragie capsulaire externe "de Charcot", et autres hémorragies, p.ex. thalamique ; pas de distinction entre interventions à visée évacuatrice (ponction ? boutonnière ?) et à visée hémostatique (voie transsylvienne de Susuki dans l'hémorragie capsulaire, p.ex.) ; pas d'allusion à la discussion, ancienne et toujours actuelle, entre intervention précoce sur l'"hémoragie" et intervention retardée sur l'"hématome". Or les indications dans chacun de ces cas sont certainement différentes.
    Ce défaut est commun aux études randomisées dont l'exploitation statistique exige de grands nombres, défaut porté au paroxysme par les métanalyses comme celle qui est l'objet du papier cité. On est trop souvent conduit, pour atteindre ces grands nombres, à mélanger non seulement les torchons et les serviettes, mais encore les chaussettes : on ne devrait pas s'étonner que le même réglage de la machine (le même traitement) nettoie les uns et abime les autres, d'où ces probabilités qui ne sont que le reflet d'une hétérogénéité.

    Jean-François Foncin

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