L’intérêt des transplantations de cellules souches ne fait
plus de doute dans de nombreuses pathologies. Mais en rhumatologie
? Cette nouvelle technologie qui entraîne des frais importants pour
la société oblige le plus souvent le rhumatologue « à sortir de
sa zone de confort » et à s’inscrire dans une démarche
multidisciplinaire. Avant de se lancer dans cette démarche, il faut
se rappeler le risque infectieux, celui d’infertilité et de cancer
secondaire, ou d’insuffisance cardiaque, ou respiratoire fatale. On
comprend dès lors que proposer une transplantation de cellules
souches avec un tel risque soit limité à quelques rares patients
dans des cas où les pathologies sont habituellement de bon
pronostic avec les traitements immunosuppresseurs actuels. La seule
exception est probablement aujourd’hui la sclérodermie systémique
qui ne répond que très peu aux traitements immunosuppresseurs
disponibles (cyclophosphamide, mycophénolate, méthotrexate,
rituximab, anti-TNF, tocilizumab) alors que la transplantation de
cellules souches a montré son efficacité sur l’épaississement
cutané, la fonction pulmonaire, la capacité fonctionnelle générale
et la survie. ASTIS et SCOT ont montré en effet une efficacité au
moins comparable à celle du cyclophosphamide en bolus, plus marquée
chez les non-fumeurs chez lesquels elle peut sauver des
vies…
Dr Dominique-Jean Bouilliez