CFA – Paris. La mise à disposition de la forme recombinante de la tropomyosine pour les tests in vitro permet de mieux comprendre les associations entres allergies alimentaires aux crustacés, aux mollusques et allergies respiratoires aux acariens et aux blattes. La tropomyosine est une protéine des cellules musculaires et non musculaires de toutes les espèces : c'est un panallergène, en hélice, thermostable. Il existe de multiples isoformes au sein d'une même espèce (12 chez le rat).
Les profils de sensibilisation sont variables d'un individu à l'autre mais 8 épitopes sont cependant fréquemment reconnus. La sensibilisation à la tropomyosine peut se faire par voie inhalée (acarien, blatte, contact professionnel avec les crustacés), digestive, mais peut-être aussi par immunothérapie spécifique.
La tropomyosine est un allergène mineur des escargots mais un allergène majeur des crustacés. La tropomyosine est le principal allergène de l’allergie croisée acariens-crustacés mais seulement un parmi d’autres de l’allergie croisée acariens-escargots.
Lorsque un patient présente des tests cutanés positifs à plusieurs aliments natifs de la famille des crustacés, une recherche d'IgE spécifiques de la tropomyosine (rPen a1) est utile. En cas de positivité, il est prudent de recommander l'éviction de tous les crustacés. En ce qui concerne les mollusques, un test de provocation orale est parfois nécessaire.
La relation entre désensibilisation aux acariens et allergie sévère à l’escargot semble établie, celle entre désensibilisation aux acariens et crustacés est plus discutée avec des résultats contradictoires selon les études.
On pourrait néanmoins recommander la recherche d’une
sensibilisation non seulement aux escargots mais aussi à la
crevette avant de mettre en place une désensibilisation aux
acariens.
En cas de sensibilisation, l'abstention semble prudente. Un
contrôle annuel de l'apparition d'une sensibilisation pourrait même
être recommandé.
Dr Geneviève Démonet