L’origine de ce lien est complexe, et ne semble pas simplement expliquée, par exemple, par la prévalence de l’obésité dans le trouble bipolaire. Le SAOS est un facteur de résistance thérapeutique du trouble bipolaire. Son dépistage et son traitement peuvent améliorer la qualité de vie, et le pronostic psychique des patients. Quels sont les patients bipolaires les plus à risque de SAOS ?
Les patients les plus symptomatiques sont à risque de SAOS
Geoffroy et al ont étudié une population de 144 bipolaires en rémission en identifiant les patients à risque de SAOS à l’aide de l’échelle de Berlin. Les patients à haut risque de SAOS étaient un peu plus âgé (49,6 ans contre 44,9, p = 0,031), ils avaient surtout un IMC significativement plus important (29,18 contre 24,56, p<0,0005), et un tour de cou plus important (38,48 cm contre 35,92, p=0,002). Les patients à haut risque de SAOS étaient également significativement plus déprimés sur l’échelle MADRS (p<0,0005). Un IMC élevé et un MADRS bas permettaient de prédire avec une efficacité de 86,3 % la probabilité d’un patient d’être classé à haut risque par l’échelle de Berlin.La question reste de savoir si l’échelle de Berlin est valable dans cette population pour prédire efficacement le risque des patients d’avoir un SAOS. Les données de la littérature sont contradictoires, mais dans la plus large étude réalisée sur le sujet, l’échelle de Berlin utilisée au cours du trouble bipolaire avait une excellente valeur prédictive négative (2). Or, s’agissant surtout d’une démarche de dépistage, l’élimination probable d’un SAOS est le premier objectif d’une telle échelle. Le message à retenir de cette communication est l’importance du dépistage du SAOS dans le trouble bipolaire, en particulier chez les patients en surpoids et présentant des symptômes dépressifs résiduels en phase de rémission.
Dr Alexandre Haroche